«Il devient un joueur important de notre formation politique», a déclaré le chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, lors d’un point de presse, le l0 juillet.
Ce dernier n’a pas manqué de saluer «la rigueur, le sens très éthique et la pertinence des interventions aux assemblées du conseil» de son nouveau protégé, avec qui il dit collaborer depuis quelques mois déjà.
Au cabinet du maire, le porte-parole, François Brochu, s’est dit étonné par cette annonce, qu’il a qualifiée de virage à 180 degrés. «L’automne dernier, M. Trottier a abondamment plaidé les vertus de l’indépendance politique des conseillers. Huit mois plus tard, il décide de joindre un parti.»
Dans le meilleur intérêt
Michel Trottier ne s’en cache pas.
«En campagne électorale, mon souhait le plus ultime était [que soient élus] 21 conseillers indépendants», a rappelé celui qui rêvait alors d’un conseil formé d’élus libres de toute allégeance, travaillant tous en collégialité.
Il soutient que le style de gestion du maire Marc Demers a contribué à lui faire perdre ses illusions, lui reprochant au passage d’écarter les élus de l’opposition de tous les comités et lieux d’influence.
Depuis, M. Trottier a changé son fusil d’épaule, plus convaincu que jamais de pouvoir «mieux défendre [ses] idées, [ses] dossiers et encore mieux représenter les citoyens de [son] district» en joignant les rangs d’Action Laval.
Le fait que la Loi sur les cités et villes supporte davantage les partis politiques que les conseillers indépendants n’est pas étranger à ce constat, reconnaît d’emblée l’élu de Fabreville qui, en plus d’avoir accès à un budget de recherche plus significatif, peut aujourd’hui compter sur l’appui d’une équipe de permanents.
Un fait non négligeable, considérant l’ampleur de la tâche qui incombe aux conseillers, précise-t-il.
Confortable avec le programme de son nouveau parti, M. Trottier assure toutefois qu’il conserve sa pleine liberté de parole. «Je l’ai validé avec M. Gobé.»
Renforcement de l’opposition
Portant à trois le nombre d’élus d’Action Laval au conseil de ville, M. Trottier a évoqué l’occasion de «structurer de façon efficace» une véritable opposition à Laval, ce qui a fait cruellement défaut au cours des 12 dernières années. «On doit le faire dans les 21 districts en vue des élections de 2017», a-t-il appuyé.
Jean-Claude Gobé tient le même discours, expliquant que l’acquisition de Michel Trottier s’inscrit dans «un processus de réunification des forces vives, qui ont œuvré sur la scène politique depuis les dernières années».
Conseiller indépendant dans Saint-François et seul survivant de l’ancienne administration Vaillancourt, Jacques Saint-Jean a-t-il été approché?
«Pas du tout et ce n’est pas dans les projets», affirme sans détour Jean Desautels, chef de cabinet de l’opposition officielle.
Cela dit, Claire Le Bel, candidate défaite à la mairie de Laval et également ex-conseillère municipale de la défunte Équipe Vaillancourt, était présente à la conférence de presse.