C’est chez lui, à Laval, que Martin Petit terminera le rodage de son quatrième spectacle solo, Pyroman, un premier en huit ans en raison de son aventure télévisuelle avec Les pêcheurs qu’il a terminé après cinq années de franc succès.
«J’ai écrit, préparé ce spectacle dans la joie en le testant sans stress morceau par morceau au Bordel, aux côtés de gars comme [François] Bellefeuille, [Laurent] Paquin ou [Louis-José] Houde, raconte un Martin Petit détendu au chalet-restaurant du Centre de la nature, parc où il a travaillé durant trois ans alors qu’il était étudiant. Avec le précédent, (…) le micro de feu, je créais des gags jusqu’à la veille de la première.»
Ce nouvel opus succède à cinq années de stress extrême occupées à pondre, jouer, tourner et coordonner l’équivalent de deux long-métrages par année pour le petit écran.
«Je veux que les gens rient et rient encore, pour finalement sortir de la salle sans se sentir coupable.»
– Martin Petit
Rire d’une décennie
Depuis sa dernière tournée, le monde a changé, particulièrement dans son approche des réseaux sociaux.
«Je parle de la déconfiture de tout ça, souligne Martin Petit. Alors qu’on y voyait d’abord un outil de liberté, c’est devenu plutôt un instrument de contrôle. Ce spectacle est un condensé de mes réflexions sur la société et notre évolution des 10 dernières années.»
Laïcité et burqa, psychose environnementale, cours d’éducation sexuelle, incapacité du milieu scolaire à aborder pertinemment le racisme, l’humoriste s’attaque à la censure, continuant de ne reculer devant aucun sujet tabou, sinon délicat, afin de libérer un rire sans culpabilité chez son public.
«Toutes les raisons sont bonnes à toutes les époques pour restreindre la liberté d’expression et censurer des artistes, mentionne celui qui a grandi dans le domaine Renaud. Je fais ce métier depuis 28 ans et ça n’a pas changé.»
En cours de prestation, Martin Petit revendiquera également le trophée du meilleur père au monde et s’efforcera d’en illustrer les raisons.
D’autre part, sur le plan scénographique, il fera appel à une technologie d’éclairage «qui n’existait même pas il y a un an!»
Lavallois sans honte
Depuis ses débuts avec Les Bizarroïdes, une bande d’amis issus pour la plupart de Laval et s’étant connus dans des ligues d’improvisation, Martin Petit n’a jamais renié cette origine, engagé pour la préservation du bois de l’Équerre, participant à des galas au profit du Mouvement lavallois.
«J’ai le même âge que Laval et c’est flyé de penser que presque tous les maires ont été corrompus en ne se passant pas le puck, mais plutôt l’enveloppe brune. Heureusement, ça va mieux, notamment sur le plan culturel. J’ai vraiment hâte de monter sur la scène de la salle André-Mathieu. Pour moi, ça reste la meilleure conciliation travail-piscine!» d’exprimer le père de deux garçons qu’il a initié au canot sur le bassin dont il s’occupait plus de 30 ans auparavant.
«Disons que les lendemains de brosse, quand tu te retrouves à -30 degrés au gros vent à t’occuper de la patinoire du lac où y’a personne, c’est pas pire comme école de vie», de se souvenir l’artiste de 50 ans sous les yeux rieurs de Louise Harvey, son ancienne collègue aujourd’hui coordonnatrice au Centre de la nature.
Martin Petit présente son spectacle «Pyroman» du 23 au 25 juillet, ainsi que le 25 août, à 20h, à la salle André-Mathieu (475, boulevard de l’Avenir). Information: 450 667-2040.