Âgée de 30 ans, Marie-Ève aurait aimé pouvoir participer à une autre saison au 100 mètres haies. D’ailleurs, elle avait changé d’entraîneur, afin de mettre toutes les chances de son côté. Elle s’était associée à Michel Portmann, ancien entraîneur de Bruny Surin.
«J’étais déterminée à effectuer un retour en force. Je ne voulais pas terminer ma carrière sur une blessure. Je voulais vraiment revenir pour ma toute dernière saison, mais mon corps en a décidé autrement», précise la jeune retraitée qui a fait ses premiers pas au Club d’athlétisme Dynamique de Laval (CADL), en 1995.
«Mon corps est usé. J’avais toutes sortes de petites blessures qui tardaient à guérir», enchaîne-t-elle.
Courir avec ses enfants
La décision a été prise lorsque son médecin lui a dit: « Est-ce que tu veux courir avec tes enfants plus tard? » Là, j’ai décidé d’arrêter. Je ne pouvais pas me permettre d’hypothéquer ma santé et un repos complet n’était pas souhaité à ce haut niveau», dit-elle sagement.
«J’avais la chance de concilier travail et entraînement à l’Université de Sherbrooke, ça devenait de plus en plus difficile de combiner les deux dans un sport d’élite», ajoute-t-elle humblement.
Blessure grave
La spécialiste du 100 m haies a été affectée par une déchirure à un muscle du mollet en mai 2014. «Cela a bousillé ma saison», explique-t-elle.
Croire en ses rêves
Bien entendu, Marie-Ève avait un message pour les jeunes: «C’est important de croire en ses rêves et ne pas s’imposer de limites. En 2003, mon entraîneur m’a demandé mes objectifs de la saison. Elle m’a fait remarquer que je n’avais pas mentionné les Jeux panaméricains juniors et que je devais me fixer des objectifs plus élevés. Dès lors, j’ai changé ma mentalité et je me suis taillée une place au sein de l’équipe nationale à plusieurs reprises», relate-t-elle.
«Il faut aussi être persévérant et travailler fort. Le succès n’arrive pas juste avec le talent», ajoute-t-elle.
Bien entourée
Enfin, Marie-Ève est reconnaissante envers les personnes qui l’ont soutenue au fil des ans: sa mère Ginette, sa sœur Katerine, sa tante Micheline Daneau et son conjoint Ludovic.
«Je tiens aussi à remercier mes entraîneurs Carole Crevier, Richard Crevier et Michel Portmann, mes physiothérapeutes François Auray et Patrick Fafard, mes coéquipiers, les officiels, les bénévoles et mes adversaires du 100 mètres haies qui m’ont permis de me dépasser sans cesse», termine-t-elle.
Reverra-t-on Marie-Ève sur les pistes d’athlétisme? Assurément, sa passion pour son sport sera toujours présente. Elle est d’ailleurs entraîneuse à McGill.
Événements marquants
Marie-Ève s’est dite extrêmement fière d’avoir représenté le Canada à sept reprises sur la scène internationale. Ses participations au Championnat du monde universitaire en Chine, en 2011, et aux Jeux de la Francophonie figurent parmi les deux moments marquants de sa carrière.
«J’ai ressenti un sentiment incroyable en Chine en courant devant 60 000 personnes dans le stade. La foule était hystérique, car il y avait une Chinoise dans la course. Je m’en souviendrai toute ma vie de ce moment. J’étais fébrile et l’adrénaline était au rendez-vous. C’était comme mes Jeux olympiques», se souvient celle qui avait représenté le Vert et Or de Sherbrooke à Shenzhen, en Chine, en 2011.
Le 12 septembre 2013, Marie-Ève est passée par toute la gamme des émotions en participant aux Jeux de la Francophonie, à Nice, en France. Elle ne se doutait pas qu’il s’agissait de sa dernière compétition internationale. Elle avait alors agi comme porte-drapeau de la délégation canadienne à la cérémonie d’ouverture. Elle avait bataillé ferme pour obtenir une place en finale, mais elle a été écartée par un petit centième de seconde, finissant au neuvième rang.
«L’athlétisme m’a permis de voyager à travers le monde avec des amis et coéquipiers inspirants, avec qui j’ai partagé des expériences exceptionnelles et inoubliables. Ça me manquera.»