L’année 2024 promet une évolution d’envergure sur le marché du travail canadien, où l’équilibre entre bien-être et rémunération se positionne comme une priorité essentielle pour les chercheurs d’emploi.
C’est ce que révèle Randstad Canada dans son guide salarial 2024, une ressource pour comprendre et anticiper les grandes tendances du marché du travail.
Ce guide publié annuellement par Randstad présente une analyse approfondie des changements qui se dessinent, tant auprès des employeurs que des employé.e.s, et de l’évolution salariale pour plus de 600 postes dans 59 villes à travers le Canada, et ce, en la détaillant par province et domaine d’emploi.
D’innombrables métiers et professions y sont répertoriés allant de la programmation, à la soudure, jusqu’à des rôles de gestion spécialisés.
Constats
Alors que la rémunération et les perspectives d’évolution professionnelle ont longtemps guidé les décisions des chercheurs d’emploi, une transformation s’opère.
L’étude de la marque employeur 2023 de Randstad met en évidence un changement de paradigme: au moment de choisir un employeur, 76% des travailleurs accordent désormais de l’importance aux avantages non matériels, notamment la flexibilité des horaires et du lieu de travail, la formation et la reconnaissance, ainsi que les valeurs promues par l’organisation, alors que 79% jugent qu’une rémunération suffisante est importante dans leur prise de décision.
Le télétravail et les horaires flexibles gagnent en importance, une donnée clé alors que de nombreux Canadien.ne.s envisageraient de changer d’emploi s’il était question de revenir à un modèle de travail en présentiel à temps plein.
Le guide salarial de Randstad Canada révèle aussi que 40% des répondant.e.s seraient susceptibles de quitter leur emploi afin d’améliorer leur conciliation travail-vie personnelle, qui demeure le facteur de démission principal, suivi de près par une rémunération trop faible par rapport à l’augmentation du coût de la vie.
«Cette transition marque un tournant important où le bien-être au travail émerge presque à égalité avec le salaire dans les considérations des employé.e.s pour 2023, affirme Marie-Pier Bédard, vice-présidente exécutive chez Randstad Canada, par voie de communiqué. Les événements des dernières années ont entraîné des changements majeurs sur le marché du travail et on observe que les employé.e.s ne sont pas prêts à perdre les bénéfices obtenus depuis la pandémie. C’est une considération qui s’avère d’autant plus fondamentale pour les femmes et les personnes ayant un niveau de scolarité élevé, qui accordent plus d’importance aux avantages non matériels.»
Valeurs
Outre les bénéfices qui leur sont propres, les employés veulent travailler pour des organisations qui partagent leurs valeurs et qui favorisent l’inclusion et l’équité, notamment. L’étude de Randstad révèle que 23% des employé.e.s canadien.ne.s préfèrent être sans emploi plutôt que de travailler pour une entreprise qui ne correspond pas à leurs valeurs personnelles.
Il en va de même pour l’équité salariale entre les genres. Bien que les écarts s’amoindrissent, des enjeux persistent: nombreuses sont les femmes qui ne se sentent toujours pas valorisées ni rémunérées équitablement dans leur environnement professionnel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes:
- 32% des femmes estiment qu’aucun progrès significatif n’a été accompli en termes d’égalité hommes-femmes au travail, tandis que 25% indiquent que leurs employeurs se contentent de parler de la situation sans prendre d’actions concrètes.
- Pour 63% des femmes, l’égalité de chances proclamée ne se reflète pas dans leur vécu professionnel.
Pour attirer et fidéliser les meilleurs talents et, surtout, pour être en mesure de répondre aux valeurs et besoins des employé.e.s, les employeurs doivent adopter des pratiques qui intègrent les notions de flexibilité, diversité et d’inclusion, une rémunération équitable, la transparence salariale ainsi que la formation continue. (C.P./IJL)