«On n’a pas voté pour ça!». C’est le slogan qu’environ 200 manifestants de tous âges, selon l’évaluation de l’organisation, présents sur le boulevard St-Elzéar Est, ont scandé, le 11 mai, pour demander le retrait de ce tronçon de piste cyclable jugé «dangereux».
Pour les citoyens, c’est le manque de sécurité causé par l’étroitesse du boulevard qui est au cœur de leur revendication. Ils précisent que cette ancienne route de campagne n’offre pas l’espace nécessaire pour ce type d’aménagement.
Par ailleurs, l’appel à la contre-manifestation lancé, le 3 mai, par le conseiller municipal Vasilios Karidogiannis et qui avait fait beaucoup réagir sur le réseau social Facebook n’a pas eu de suite. Aucun contre-manifestant n’est venu perturber la marche de protestation.
«Les parents me disent qu’ils ne veulent pas voir leurs enfants faire du vélo [dans ce coin] parce que c’est trop dangereux.»
–Michel Poissant
Aucun cycliste
«Durant toute la manifestation, on n’a pas vu un seul cycliste, mais on a vu un tracteur», a lancé un citoyen à la toute fin de la marche.
Ce dernier fasait référence à un commentaire émis plus tôt par une autre manifestante mentionnant que le boulevard St-Elzéar avait encore à ce jour la largeur d’une route de campagne.
Le discours est le même pour Madame Romano qui dit passer par le boulevard pratiquement tous les jours depuis maintenant 40 ans. «Ils ont développé des pistes cyclables, mais personne ne les utilise, fait-elle valoir. Combien de fois, suis-je passée par ici sans y voir un seul cycliste?»
Petite victoire
Michel Poissant, l’initiateur de cette marche, a parlé d’une belle réussite. «Les citoyens m’en parlent depuis tellement longtemps, pour moi, c’est naturel de les voir, explique-t-il. Je leur ai dit que s’ils avaient des convictions, ils n’avaient qu’à venir marcher pacifiquement.»
Certains manifestants arboraient le casque de vélo, d’autres des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Piste cyclable dangereuse, non» et «Piste cyclable sécuritaire, oui».
«C’est simplement un clin d’œil pour dire que nous sommes d’accord avec les pistes cyclables, mais qu’il faut trouver un compromis», précise Michel Poissant.
Ouvrir le dialogue
«Le schéma doit être redessiné, de dire Pierre Archambault, grand chevalier des Chevaliers de Colomb. Le maire doit être au courant que des vies sont en danger.»
Michel Poissant souhaite que le développement des pistes cyclables soit fait en tenant compte des opinions divergentes.
«Présentement, il n’y a pas de dialogue, argue-t-il. Au début, c’était facile de déployer le réseau, parce que c’était en fonction des grosses artères. [En ce moment, la Ville] entre dans les quartiers, elle doit ouvrir la [discussion] pour [développer] un réseau intelligent où il est possible d’éviter les préjudices.»