Ce rassemblement, où chansons militantes et slogans ont été scandés, vise à faire pression sur le ministère, afin de rétablir un dialogue à la table de négociation et d’en arriver à une entente signée avant la fin de l’été pour un renouvellement de la convention collective, échue depuis novembre 2013.
Le changement de gouvernement a amené un durcissement des propos, selon Lyne Robichaud, présidente du syndicat local ADIM Laval-Lanaudière, qui a négocié avec les péquistes et les libéraux depuis novembre, à raison de 28 rencontres.
«Malgré cela, ça bloque, décrit-elle. En ce moment, c’est fermé à la table de négociation avec le Ministère. Nous voulons plus d’ouverture au niveau de l’octroi des places et les garder lorsque nous les avons. Aussi, les bureaux coordonnateurs ne sont pas dans l’entente collective. Nous voulons qu’ils y soient intégrés et qu’on puisse contester leurs décisions.»
Le bureau coordonnateur de la garde en milieu familial surveille l’application des normes établies par le Ministère, distribue les cachets et octroie les places aux services de garde éducatifs à l’enfance.
Augmentation de la subvention
Les responsables d’un service de garde en milieu familial, principalement travailleuses autonomes, demandent également une augmentation de leur subvention par enfant par jour, établie à 21,43 $ après déduction des avantages sociaux et assurances. La subvention par enfant paye la nourriture, l’entretien, l’équipement, les jeux, les bricolages, l’animation, mais aussi l’épicerie et le chauffage. Elles réclament une allocation supplémentaire pour combler toute ces dépenses.
Elles déplorent aussi le fait qu’elles sont actuellement payées 35h par semaine en présence d’enfants, mais travaillent dans les faits jusqu’à 50h. Ce temps supplémentaire non rémunéré inclut l’organisation quotidienne, soit l’achat de matériel, la préparation des repas et l’épicerie ou l’adaptation de jeux pour enfants qui vivent des problématiques ou avec des handicaps.
Garder ses propres enfants
Les RSG demandent également à l’État de pouvoir garder à la maison leurs propres enfants lorsqu’elles travaillent. «Nous demandons que, lorsqu’il y a un autre adulte présent pour s’occuper de l’enfant, soit le père ou la grand-mère, l’enfant soit inclut dans le ratio, ajoute Mme Robichaud. Il y a une souplesse pour la présence de l’enfant en fin de journée, mais pas le matin. C’est un règlement que le Ministère applique et cela brime beaucoup l’autonomie de la responsable.»
Elles demandent aussi une plus grande flexibilité si elles veulent, par exemple, interrompre leur service de garde pour s’occuper de leur enfant malade. «En ce moment, ce n’est pas permis, laisse savoir la présidente du syndicat. Il faut que ce soit nous qui tombions malades.»
Quelque 13 600 RSG syndiquées auprès de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se sont mobilisées au même moment partout à travers le Québec pour obtenir une deuxième entente collective.
Pas sur la place publique
L’attachée de presse de la ministre Francine Charbonneau, Lindsay Jacques-Dubé, n’a pas voulu commenter les demandes des responsable de service de garde.
«On a fait le choix de négocier autour de la table et non pas sur la place publique et sans prendre les parents en otage, indique-t-elle. Ce sont des travailleuses autonomes qui demandent d’avoir les avantages des travailleurs autonomes, plus ceux de salariées à temps plein. En plus, elles veulent prendre part aux décisions du boss.»
L’attachée de la ministre estime que le gouvernement est bien à l’écoute des demandes des travailleuses. «On a assisté à 28 séances de négociations, dont une vendredi, rappelle-t-elle. Il y en a d’autres prévues en juillet et septembre. Je trouve que c’est une belle preuve d’ouverture.»