En mission pour que se tienne un sommet économique histoire de relancer les investissements dans la région, le parti Action Laval avait vivement réagi, la semaine dernière, à un texte mis en ligne sur le site du Courrier Laval.
Net recul
Coiffé du titre «Des prévisions économiques favorables pour Laval», ce texte évoquait des extraits tirés de l’étude régionale de Desjardins. On y apprenait, entre autres, que la valeur des permis de bâtir pour la période d’octobre 2013 à mars 2014 avait bondi de 56,4 % au regard de la même période en 2012-2013, tous secteurs confondus.
«La réalité, c’est une baisse de 37 %», corrige le chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, de passage à nos bureaux le 2 juin. «On a fait valider nos chiffres par la Direction générale de Ville de Laval», renchérit son chef de cabinet, Jean Désautels.
Les deux hommes s’inquiètent du message que cette étude économique envoie aux investisseurs. «La situation n’est pas aussi rose qu’elle le paraît. C’est comme induire les gens en erreur», enchaînent-ils, précisant avoir rapidement alerté l’institution financière.
Correction
Lundi, Desjardins avait corrigé le tir.
Au cumulatif, il est désormais question d’une diminution de 36,1 % de la valeur des permis entre le 1er octobre 2013 et le 31 mars 2014. Pendant la même séquence, on observe à l’échelle de la province une hausse de 0,7 %.
Pour la période couvrant le dernier trimestre 2013 et le premier trimestre 2014, on ne parle plus d’une hausse de 62,8 % de la valeur des permis résidentiels, mais plutôt d’une baisse de 38,6 %.
Idem pour le secteur commercial, où l’on observe dans les faits une baisse de 53,3 % de la valeur des permis délivrés à Laval sur une demi-année. Le document original suggérait une hausse de 114 %.
D’un point de vue industriel, la baisse se chiffre à 40,5 %, alors qu’on annonçait une hausse de 68 %.
Enfin, dans le document vu et corrigé, seul le secteur institutionnel y gagne au change avec un gain de 311 %. Avant la correction, on avançait un recul de 76 %.
«Il peut arriver qu’il se glisse une coquille», reconnaît Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins. Elle soutient que les données servant aux profils régionaux proviennent de Statistiques Canada.
Cela dit, les données semestrielles liées à la valeur des permis apparaissant dans le document initial étaient les bonnes, à savoir 191,5 M$ pour le volet résidentiel, 46,6 M$ pour le secteur commercial, 30,3 M$ pour le créneau institutionnel et 7,3 M$ pour le volet industriel.
Reproche
Au passage, Jean-Claude Gobé en a profité pour adresser de sévères reproches au vice-président du comité exécutif de Ville Laval et président du conseil de Laval Technopole, David De Cotis, qu’il accuse d’avoir sciemment fermé les yeux sur les hausses erronées de Desjardins.
«Les chiffres, il les avait. Plutôt que de citer l’étude de Desjardins pour prétendre que tout est sous contrôle, il aurait dû l’informer que ses chiffres ne correspondaient pas à la réalité», a terminé M. Gobé qui, aujourd’hui, juge plus pertinent que jamais d’aller de l’avant avec un sommet sur l’investissement d’ici l’automne.
Au moment de mettre en ligne, le Courrier Laval n’avait pu rejoindre M. De Cotis.