L’organisme Liratoutâge a dévoilé deux capsules le 1er octobre dans le cadre de la Journée internationale des personnes âgées, afin d’encourager le recrutement de bénévoles faisant la lecture aux aînées.
À Laval, seuls 3 établissements de longue durée sur 65 reçoivent la visite d’un bénévole. L’organisme fait des jumelages d’un bénévole par établissement.
Denise Carrier, bénévole d’Auteuil, cherchait depuis longtemps une activité de lecture auprès des aînés.
«C’est un plaisir que je souhaitais partager à des gens qui ont des contraintes». Une fois par semaine, la retraitée de 69 ans se rend au CHSLD Rose-de-Lima et permet à plusieurs résidents «de sortir de leur chambre, d’entendre d’autres choses, d’être surpris par les sujets qu’[elle] aborde».
Les bénévoles presque tous à la retraite peuvent lire tout type d’ouvrage avec une préférence pour les histoires courtes, légendes et contes. Les récits de voyage et les biographies sont aussi appréciés des lecteurs.
«L’intérêt s’émousse lorsque le texte s’étire», explique Denise Carrier qui est aussi impliquée dans d’autres organismes. Elle ajoute que les auditeurs aiment les suggestions mais qu’«il ne faut pas que ce soit triste».
Le projet s’étend
Depuis 15 ans, Liratoutâge organise des séances dans lesquelles un bénévole fait la lecture à un groupe de personnes âgées qui ne peuvent profiter des joies de la lecture par elles-mêmes.
Certaines ont des incapacités visuelles. D’autres vivent avec des problèmes cognitifs ou encore sont tout simplement incapables de tenir un objet dans leurs mains.
Originaire de Québec, la fondatrice Godelieve De Koninck, a commencé «cette idée folle», d’offrir un moment d’évasion en faisant découvrir des ouvrages et histoires. D’abord unique bénévole, Mme De Koninck a vite été entourée.
Liratoutâge est maintenant en collaboration avec l’Association des retraitées et retraités et de l’éducation et des autres services publics du Québec ainsi qu’avec le gouvernement du Québec.
L’organisme désire offrir le service de lecture dans toutes les résidences et CHSLD du Québec. Pour ce faire, ils ont besoin de plus de bénévoles et d’établissements qui ont envie de les accueillir. Ils sont aujourd’hui dans près de 220 milieux de vie.
Voyager sans se déplacer
Pour la fondatrice, cette activité est un service essentiel. Les participants apprécient beaucoup puisque «la lecture ça n’a pas de limite, vous pouvez voyager, rêver, rire, pleurer, apprendre» et ça demande peu de ressources et d’organisation. Un livre, un lecteur, tous les participants dans la même salle et le tour est joué.
En plus de permettre de s’occuper «la lecture, c’est quand même une activité intellectuelle et ça les garde actifs », explique Mme De Koninck. Certains ont très hâte à l’arrivée du bénévole puisqu’ « il y a des personnes dans les résidences que c’est leur seule visite de la semaine alors c’est important qu’on y soit.»
L’activité est aussi enrichissante pour les bénévoles puisque les participants « ont des expériences de vie intéressantes, raconte la fondatrice, il faut leur donner l’occasion d’en parler. » La séance devient alors un échange et un partage.
Grandir encore
L’histoire de l’organisme a débuté lorsque Mme De Koninck devait placer sa mère dans une résidence. Elle a remarqué que les résidents semblaient s’ennuyer. «Comme j’étais orthopédagogue et que j’ai beaucoup travaillé la lecture avec les jeunes et que je suis moi-même une lectrice […], je me suis dit que peut-être que je pourrais leur faire la lecture».
Âgée de 85 ans, la fondatrice désire continuer sa mission en convaincant encore plus d’établissements. L’objectif n’est pas de grandir à tout prix, mais de bien se déployer pour offrir le meilleur service possible. «Il faudrait qu’on mette tout le Québec, toutes les personnes âgées, à la lecture et c’est ça qui est en train de se passer.»