Au Québec, le Règlement sur les véhicules routiers affectés au transport des élèves (R.L.R.Q. c. T-12, r. 17) stipule qu’entre le 15 octobre et le 1er mai, le propriétaire d’un autobus d’écoliers doit s’assurer qu’au moins les roues exerçant la traction soient munies de pneus conçus pour la conduite sur la chaussée enneigée. Par ailleurs, les autobus de la Société de transport de Laval (STL) ne sont pas assujettis à cette règlementation.
Règles strictes
Chez le Groupe Galland, qui transporte plus de 3500 élèves de la Commission scolaire de Laval (CSDL), les règles internes sont beaucoup plus strictes que celles prévues par la loi.
Martin Guimond, directeur du service du Groupe Galland, fait savoir que même si la loi oblige les compagnies d’autobus scolaires à changer les pneus de leurs véhicules lorsque ceux-ci n’ont que 4/32 de rayure, ceux-ci sont enlevés bien avant.
«Dès qu’ils arrivent à 7/32, nous ne les utilisons plus, explique le responsable. Nous ne transportons pas de la marchandise, mais des enfants, des humains. La sécurité est primordiale pour nous. De plus, tous nos véhicules sont chaussés exclusivement de pneus d’hiver.
«Nous roulons à l’année avec des pneus d’hiver, ajoute-t-il. Certains diront que l’été ce n’est pas l’idéal, mais il n’y a pas d’école en juillet et août, donc les autobus ne circulent pas vraiment.»
Adapter sa conduite
Yves Gauthier, qui s’occupe de la conduite préventive chez le Groupe Galland, mentionne que la conduite d’un autobus scolaire dans la neige est très différente de la conduite automobile. S’il avait un seul conseil à donner aux automobilistes se seraient de respecter les panneaux d’arrêt. Tous les jours, ils ne respectent pas cette consigne. Ils doivent aussi rester à cinq mètres de l’autobus pour éviter des accidents. Il ne faut pas oublier qu’un autobus est un véhicule lourd», insiste-t-il.
M. Gauthier s’assure de répéter à ses chauffeurs qu’ils doivent eux aussi respecter une certaine distance. «C’est une règle d’or. Il faut que les chauffeurs regardent souvent dans les rétroviseurs pour éviter les accrochages et accidents», poursuit-il.
Pas de pneus d’hiver à la STL
La flotte de plus de 300 autobus de la STL n’a pas de pneus d’hiver. «Ça n’existe pas», mentionne le porte-parole de la STL, Daniel Boismenu. Les autobus sont munis de pneus à traction à l’arrière et directionnelle à l’avant.
La durée de vie d’un pneu neuf est de 65 000 km, tandis qu’un «réchappé» est de 45 000 km. La STL utilise 1650 pneus par année, dont 450 neufs. Le coût unitaire est de 550 $ pour un pneu neuf comparativement à 190 $ pour un réchappé.
«C’est une pratique courante dans l’industrie de refaire la semelle du pneu que l’on appelle réchappé. C’est écologique et économique», admet-il.
Incidents plus fréquents en hiver
La STL a noté que c’est en janvier et février qu’on notait le plus grand nombre d’incidents et accidents. En 2014, 359 rapports ont été remplis, dont 86 ont eu lieu durant les deux premiers mois de l’année. Même scénario en 2015, on dénombre 96 incidents en janvier et février sur les 333 rapports déposés. «Nous devons signaler tous contacts avec nos autobus», souligne-t-il.
En 24 mois, la STL a fait parvenir 71 rapports à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). «Pour envoyer un tel rapport, nous devons rencontrer trois conditions: plus de 2000 $ de dommage, un remorquage et un rapport de police», termine M. Boismenu.