Avec les nouvelles mesures reliées à la COVID-19, les personnes handicapées, vivant avec une surdité ou ayant une déficience intellectuelle, de Laval ont dû aussi s’adapter et changer certains aspects de leur quotidien afin de respecter les mesures de distanciation sociale.
Une réalité difficile pour ces personnes qui ont accès à moins de services et doivent faire face à de nouveaux défis.
«Le plus exigeant pour nous a été que les participants du camp de jour acceptent de toujours porter le masque et leur faire comprendre qu’on ne peut pas leur faire des câlins», affirme Touimi Safae, directrice générale de l’Association lavalloise pour la déficience intellectuelle et le trouble du spectre de l’autisme (ALEIDA), basée dans Vimont.
Mme Safae affirme que, malgré les contraintes, les intervenants qui portent visière et masque en tout temps ont trouvé une manière d’adapter les activités afin de respecter les consignes de santé publique.
La tâche n’a pas été facile, car le respect du deux mètres demande des espaces encore plus grands, souvent non disponibles dans les organismes communautaires.
Personnes malentendantes
Pour les personnes sourdes et malentendantes, le port du couvre-visage pose un problème, car la lecture labiale est essentielle pour faciliter la compréhension.
«Il y a encore la langue des signes qui peut aider ces personnes à communiquer même avec le port du couvre-visage, mais il est vraiment difficile d’aider celles qui sont sourdes et aveugles», explique Marie-France Noël, coordonnatrice de la maison des Sourds de Montréal.
La maison des Sourds fait présentement de nouvelles recherches pour trouver des masques transparents qui pourraient être utilisés dans leur organisme.
«On attend les prototypes de certaines compagnies qui ont réussi à trouver une matière antibuée pour faciliter ainsi la tâche aux sourds, mais on cherche encore une solution pour revoir la facilité du contact avec les personnes sourdes et aveugles», ajoute la coordonnatrice.
La maison de Sourds de Montréal a rouvert sa salle des activités, mais le maintien et respect des consignes demande la présence d’un minimum de cinq bénévoles.
Défi d’embauche
La demande accrue de bénévoles et le manque d’employés disponibles complique encore le retour à la normale chez la plupart des organismes.
Pour le camp de jour de la Halte de l’Orchidbleue, organisme pour les personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du développement, il n’y avait pas suffisamment d’animateurs disponibles.
Selon la coordonnatrice responsable du camp, situé dans Pont-Viau, les intervenants n’ont pas voulu travailler parce qu’ils avaient déjà accès à un revenu grâce à la prestation canadienne d’urgence ( PCU).
«Ç’a été tout un défi d’adapter les activités du camp de jour, surtout, parce qu’on a peu d’espace dans le centre et on n’avait pas le droit d’aller dans les piscines ni de prendre le transport en commun, explique Mariella Vazaldua, coordonnatrice et éducatrice spécialisée à la Halte de l’Orchidbleue. Même pour le transport adapté, on n’avait pas le droit d’être plus d’une personne par véhicule. On a réussi à faire des sorties hebdomadaires grâce au service d’autobus scolaire.»
En temps normal, la Halte de l’Orchidbleue accueille de 60 à 70 personnes durant l’été, alors qu’elle reçoit seulement une vingtaine de participants cette année.
Une réussite
La situation n’est cependant pas la même pour le camp de jour spécialisé Campgourou de la Ville de Laval qui a réussi à accueillir une centaine des jeunes vivant avec un handicap.
«Le Centre intégré de la santé et des services sociaux a travaillé fort avec la Ville pour mettre en place toutes les mesures de santé publique, explique Judith Goudreau, porte-parole du CISSS de Laval. Grâce au travail conjoint, on a réussi à avoir 100 enfants alors que la normale est de 120 chaque été.»
Il n’y pas de cas de contamination de COVID-19 dans le camp de jour municipal selon l’information rapportée par le CISSS de Laval.
«Nous et d’autres organismes communautaires avons repris nos activités depuis un mois même si notre survie économique dépend davantage de l’aide du gouvernement, explique Touimi Safae, coordonnatrice chez ALEIDA. On a dû s’adapter et on va encore le faire pour continuer à offrir les services.»
Le CISSS de Laval a continué à offrir des services de thérapie, soutien de répit et d’intervention aux familles de personnes vivant avec un handicap pendant la pandémie.