Conformément aux dispositions de la Loi électorale relatives au financement des partis politiques, le représentant officiel du PLQ, Alain Paquin, les avait dûment désignés pour solliciter et recueillir des contributions au nom du Parti.
Les certificats ont été mis en preuve, le 25 juin, par la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, lors de l’interrogatoire de l’ex-responsable du financement de la formation politique, Violette Trépanier.
Selon les documents rendus publics, ils étaient près d’une dizaine de hauts dirigeants de firmes de génie-conseil et d’entreprises en construction à détenir le titre de solliciteur pour le compte des libéraux. Ils avaient alors l’autorité et le devoir d’émettre des reçus de contribution approuvés par le Directeur général des élections.
Visiblement outrée par ces révélations, la présidente de la Commission, France Charbonneau, a interpellé Mme Trépanier, à savoir si elle ne trouvait pas «troublant» que le PLQ, alors «au pouvoir», distribuait des certificats de solliciteur à des chefs d’entreprises, qui décrochaient de gros contrats auprès du gouvernement.
Rosaire Sauriol
On se rappellera que devant cette même Commission, en mars 2013, Rosaire Sauriol était passé aux aveux, reconnaissant notamment avoir mis en place, dans les années 2000, un système de fausse facturation. Ce stratagème avait permis de générer 2 M$ pour financer les contributions en argent comptant, que Dessau versait aux partis politiques municipaux et provinciaux.
Entre 1998 et 2010, Dessau a ainsi contribué à hauteur d’un million de dollars au financement occulte du Parti libéral et du Parti québécois, selon l’aveu même de celui qui, dans les jours suivant son témoignage, avait démissionné de son poste de vice-président principal chez Dessau.
Rosaire Sauriol n’était pas au bout de ses peines puisque, le 9 mai 2013, il était arrêté en compagnie de l’ex-maire Gilles Vaillancourt et de 35 autres accusés dans le cadre de l’opération Honorer. Liée à la corruption et la collusion érigées en système à la Ville de Laval, l’enquête alors menée par l’UPAC visait la période de 1996 à 2010, soit les 15 années ciblées par la commission Charbonneau. L’enquête préliminaire de ce méga-procès se tiendra au printemps 2015.