Une première action régionale pour contrer le déploiement du plan éducatif caquiste a eu lieu au milieu familial public Les Joyeux Bambins, dans Fabreville, le 11 février.
L’événement a été organisé par le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ).
«On pense que notre offre répond bien aux besoins, y compris ceux des enfants de 4 ans, a défendu Francine Lessard, directrice du CQSEPE. Nous n’avons pas de réponse du gouvernement, on ne nous dit pas pourquoi il faut mettre ce plan en place.»
Elle précise par ailleurs que la maternelle universelle ne mettrait pas en danger les CPE. «Le combat n’est pas mené par peur de fermer nos portes. Notre clientèle changerait vers les plus jeunes. On veut qu’ils défendent leur position.»
Plutôt que d’investir dans le déploiement de la maternelle, les intervenants rassemblés à Laval croient qu’il faudrait renforcer les structures en place. «Il y a des arrimages à faire pour travailler avec un dossier unique de l’enfant de 2 ans jusqu’à la diplomation, a proposé Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ. Ça ferait un pont entre les CPE vers les ressources professionnelles.»
Opposition
Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille, demande une étude en profondeur du dossier avant de poser un diagnostic. «Il faut faire le tour du réseau, des parents, a-t-elle affirmé. En ce moment, c’est un monologue et non un dialogue.»
L’ex-présidente de la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier a vécu la réalité des centres de la petite enfance (CPE) comme utilisatrice des services. «En tant que maman de deux enfants, ils m’ont beaucoup aidé quand c’était plus lourd à supporter», a-t-elle expliqué.
Elle rappelle que les infrastructures actuelles dans les écoles ne sont pas suffisantes pour accueillir cette nouvelle clientèle. «Il n’y a pas de place et en plus, on voit une pénurie de main d’œuvre.»
Appel au support
Pendant la durée de la campagne, des parents seront sollicités à la sortie des services éducatifs pour signer une pétition lancée en décembre dernier par le CQSEPE et marrainée par la députée de Joliette, Véronique Hivon. Celle-ci demande au gouvernement de cesser le déploiement des maternelles 4 ans pour tous, récoltant plus de 17 700 signataires à ce jour.
Un sondage réalisé pour le compte de la FIPEQ-CSQ a démontré que 22% des 1008 répondants disaient préférer la maternelle 4 ans pour leur enfant, comparativement à 65% pour les CPE et les milieux familiaux publics.
L’arrêt à Laval était le deuxième de 17 d’une tournée provinciale qui se terminera le mercredi 20 mars, à Québec.
La pétition se trouve sur le site Web de l’Assemblée nationale.