Le président de l’organisme Patrimoine en tête croit qu’il est minuit moins une, pour faire ce remue-méninges. Certains bâtiments ne tiendront pas le coup encore longtemps.
Péril en la demeure
«On laisse pourrir et on démolit», résume M. Gariépy, en guidant ses visiteurs sur la rue St-Philippe.
Dans ce quartier résidentiel en contrebas du noyau villageois, le cachet discret des unifamiliales descend jusqu’à la rivière. La zone patrimoniale proprement dite s’amorce sur l’avenue Bellevue. À l’est, c’est la remontée vers le boulevard Lévesque, en passant par l’ancien hôpital Auclair, angle Bellevue et Ste-Jeanne. À l’ouest, quelques minutes de marche suffisent pour sortir de la zone patrimoniale et percevoir le premier signe que les choses sont en train de changer.
Au pied de la falaise, cette partie du quartier s’embourgeoise. Les nouveaux propriétaires achètent, démolissent la petite maison vieillotte et reconstruisent plus gros et plus luxueux. Des maisons «boursouflées», décrit Philippe Gariépy, qui craint de voir cette tendance avaler tout le secteur. «Faudrait-il retoucher le règlement de zonage pour reconnaître le caractère particulier du bord de l’eau, comme ancien territoire de villégiature, et défendre toute démolition, sauf pour cause majeure?» demande Philippe Gariépy.
Le meilleur et le pire
Sur le boulevard Lévesque, comme dans la zone riveraine, les édifices qui périclitent risquent de goûter au pic du démolisseur.
Au cœur du village, certains propriétaires ont déployé des efforts pour jouer à fond la carte patrimoniale. D’autres immeubles sont en décrépitude. Notre guide soulève les cas de la maison du cordonnier et de l’ancien restaurant Piccolo, fermé depuis plusieurs années. Le vieil hôtel des Écores, lui, attend le projet de son propriétaire natif de Saint-Vincent-de-Paul, Jean-Guy Hamelin, qui sacrifierait l’ancien restaurant le Vieux Caquelon, sur le même terrain.
Dans ce tissu d’une autre époque, des bâtisses récentes poussent, dans les limites permises par la réglementation en vigueur dans la zone patrimoniale. D’autres sont restaurées, comme le restaurant L’Essentiel.
En remontant l’avenue du Collège, les maisons du début du siècle dernier cohabitent avec un autre type de patrimoine. «Ici, ce qui est intéressant, c’est les gros arbres. Quatre ou cinq ont été coupés, au cours des dernières années», déplore M. Gariépy. D’où l’initiative Aux arbres, SVP!, qui vise à reverdir le quartier.
La grande place
C’est au bout de la rue de la Fabrique, où s’ouvre la place Jean-Eudes Blanchard, que le regard de Philippe Gariépy s’illumine: la galerie d’art Saint-Vincent-de-Paul à gauche, l’ancien hôtel de ville devant, l’église à droite et, en arrière-plan, le vieux pénitencier. «Il y aurait quelque chose à faire ici. Tout est là, il faut juste se creuser la tête.» ********** Tout notre dossier et toutes nos photos dans la section Vie communautaire. Suivez ces liens: https://courrierlaval.com/article-452100-Visite-virtuelle-du-Vieux-SaintVincentdePaul.html https://courrierlaval.com/article-452123-Une-table-de-concertation-pour-le-Vieux-SVP.html https://courrierlaval.com/article-452122-Deux-villages-deux-mondes.html