Lorsqu’on la contacte via la ligne Info-Pesticides de Laval, Sarra Atti, agronome et coordonnatrice de projets pour la gestion écologique des espaces verts, sert toujours le même conseil aux citoyens aux prises avec les vers blancs. «Je leur dit d’essayer de remplacer leur pelouse.» La pelouse uniforme, composée d’une seule espèce, est un milieu qui demande beaucoup d’engrais et de pesticides, explique-t-elle.
La première intervention de nature préventive est de choisir des semences mélangées, comprenant quatre ou cinq espèces de graminées et de légumineuses, comme le trèfle blanc, qui résistent mieux à la sécheresse et repoussent les vers blancs. On trouve des sacs de semences mixtes dans toutes les pépinières.
À la source du problème
«La principale source du problème, c’est qu’on a éliminé les compétiteurs [du vers blanc]. Avec les engrais et les pesticides, on a perturbé l’équilibre naturel. La zone qu’occupait le parasite [grandit] lorsqu’on élimine les fourmis, les oiseaux», note Mme Atti. Les produits chimiques éliminent également les microorganismes présents dans le sol qui auraient pu s’attaquer au parasite.
La lutte préventive prend une tournure cruciale de la mi-juin à la fin juillet, période de ponte pour les hannetons communs et européens et les scarabées japonais. À titre d’indication, Mme Atti précise que cette période coïncide avec la floraison du catalpa, un arbre ornemental commun à grosses feuilles en forme de cœur et aux fleurs blanches teintées de rouge.
Les œufs de ces insectes se transformeront, à la fin de l’été et au début de l’automne, en larves blanches de deux à quatre cm de long qui raffolent des racines de gazon.
La période de ponte
Au cours des prochaines semaines, il s’agit donc de «tondre très haut [au moins huit cm], pour éviter de créer un terrain d’atterrissage pour les coléoptères», illustre l’agronome.
Pour les empêcher de se faufiler vers le sol, une pelouse la plus dense possible est la clé. «Dès qu’un endroit est dégarni, on resème et on ajoute du compost», prescrit-elle. Afin de rendre la ponte encore plus difficile, on conseille d’éteindre toutes les lumières extérieures la nuit, pendant la période critique.
Par ailleurs, il faut savoir que les fourmis et certains oiseaux se nourrissent des œufs d’insectes. Avec les fourmis, les merles, les étourneaux, les quiscales et les carouges sont des alliés naturels dans la lutte aux vers blancs. L’utilisation de pesticides les écarte.
Enfin, un arrosage long et en profondeur, une fois semaine, est préférable, parce qu’il favorise la croissance des racines en profondeur et donc la vigueur et la densité de la pelouse.
Le règlement de Ville de Laval permet l’arrosage à la main en tout temps. Les systèmes d’arrosage automatisés peuvent gicler entre 4h et 7h, un jour sur deux, selon l’adresse et le calendrier d’arrosage 2007. L’arrosage mécanique est permis de 20h à minuit, selon les mêmes modalités.
En cas d’infestation
Pour une infestation mineure, on conseille certains moyens physiques comme l’utilisation d’un aérateur mécanique à pointe, qui détruit les larves.
Les pesticides biologiques peuvent également être utiles, mais les consignes d’application doivent être suivies à la lettre pour s’assurer d’une réussite. Les nématodes, des insectes parasites microscopiques, constituent un traitement de choix, inoffensif pour la santé humaine et l’environnement. On peut s’en procurer dans les centres de jardin.
En cas d’infestation majeure, la solution réside peut-être dans le remplacement pur et simple de la pelouse.
Ligne Info-Pesticides et calendrier d’arrosage 2007: 450 978-8000 Guide de gestion environnementale des pelouses de Laval: disponible au Comptoir multiservices, 1333, boulevard Chomedey, ou en format PDF au www.ville.laval.qc.ca. Information et liens pertinents: www.ville.laval.qc.ca. Cliquer sur l’onglet environnement et sur l’option «pelouse sans pesticides». Liste des entreprises respectueuses de l’environnement: Équiterre, www.equiterre.org