Les autorités municipales, le gouvernement du Québec et les policiers étaient réunis, mercredi matin, près du pont de l’île Locas, à nouveau ouvert illégalement pour laisser passer des camions chargés de matériel de remblai. À la fin de l’avant-midi, la Ville n’était pas en mesure de donner de détails sur les mesures à prendre pour faire cesser les activités de l’entrepreneur.
Quatre mises en demeure
C’est la seconde intervention illégale en moins d’une semaine, de la part du promoteur, la Société en commandite de Tilly de Laval, propriété de Gaétan Mathieu. Jeudi dernier, plusieurs camions de Construction Claude Bellefeuille transitaient par le même pont, fermé à la circulation automobile par la Ville depuis des années, pour décharger leur contenu sur l’île.
Le promoteur, tout comme l’entrepreneur, ont fait chacun l’objet de deux mises en demeure de Ville de Laval. La prochaine étape que la Ville envisageait, avant que le remblayage ne reprenne mercredi, était une injonction de la cour Supérieure, qui exposerait le propriétaire à une amende de 4000$ par jour, s’il maintient ses opérations sur le site.
Selon Jean Lauzon, directeur d’Éco-Nature, qui suit le dossier de près, de nombreux camions s’activaient mercredi en matinée, et pénétraient dans l’île. Une érablière, à l’ouest de l’île, serait entamée. Ce site est reconnu par le gouvernement du Québec comme un écosystème forestier exceptionnel (EFE). «C’est pas beau», a lancé simplement M. Lauzon, en parlant du matériel de remblai accumulé sur l’île et des arbres abattus. Éco-Nature déploie des efforts, depuis vingt ans, pour sauvegarder l’île, «d’une valeur écologique importante et située au cœur d’un archipel qui forme un milieu exceptionnel», rappelle Jean Lauzon.
Remblai en milieu humide
En fin d’après-midi mercredi, on confirmait, à l’Hôtel de Ville, que de 30 à 40 déchargements avaient été effectués avant que la police ne fasse évacuer l’île, à 16h20, en invoquant les problèmes de sécurité que pose le pont qui mène à l’île.
Du matériel de remblai aurait été déposé dans la bande riveraine et en milieu humide, sans l’autorisation du gouvernement provincial. Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) serait en voie d’émettre un avis d’infraction.
Au moment de mettre sous presse, la Ville était en attente d’une audience en Cour supérieure, pour l’obtention d’une injonction provisoire. Cet ordre de cour sommerait le propriétaire de l’île de cesser ses activités sur l’île pendant dix jours.
Ce délai donnerait à la Ville l’occasion de planifier les actions à entreprendre pour éviter d’autres saccages du genre. L’achat de l’île ne semble pas faire partie des solutions envisagées par la Ville. (Photo: locas recidive)
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