La rencontre a permis de cerner les attentes du milieu et les enjeux liés à un tel projet, évalué entre 500 et 600 M$, et dont les travaux s’échelonneront sur 48 mois.
Empreinte écologique
Anne Pelletier, représentante de la MTQ, a fait valoir les mesures d’atténuation des impacts écologiques que le Ministère désire mettre en place pendant et après les travaux. Les aires de chantiers seraient balisées pour éviter d’endommager des espaces de végétation. Une interdiction de construction du nouveau pont Athanase-David serait également émise pendant la période de reproduction du poisson et des mesures seraient mises en place pour contrôler l’érosion au niveau de la rivière des Mille Îles.
«Nous allons reboiser à l’intérieur de l’emprise pour diminuer les pertes visuelles au niveau des boisés, a-t-elle expliqué. Il y aura des compensations pour ce qu’on ne pourra pas atténuer avec le projet, notamment au niveau des milieux humides, boisés, plantes et espèces végétales à statut précaires, et aussi au niveau de l’empiétement de l’habitat du poisson.»
Zone urbanisée
Tout a également été présenté au niveau de l’intégration de ce futur chantier dans cette zone hautement urbanisée, comme la limitation de poussière et de polluants émis dans l’air pendant les travaux, de même que la pollution sonore et l’instauration d’un écran antibruit à certains endroits. La navigation de plaisance sur la rivière ne devrait pas être affectée par les travaux avec l’installation de certaines balises.
Par ailleurs, le projet n’aurait pas d’impact sur la zone agricole permanente. Le MTQ a assuré qu’un programme de surveillance des travaux serait développé auprès de l’entrepreneur, afin de voir à ce qu’il respecte les exigences écologiques pendant les travaux, autrement, il serait contraint de les arrêter.
Inquiétudes et préoccupations
Plusieurs citoyens et représentants d’organisations de Laval, Montréal, Bois-des-Filion et Terrebonne se sont succédé au micro pour faire part de leurs inquiétudes aux fonctionnaires du MTQ concernant, entre autres, la congestion routière créée pendant les travaux et l’impact du projet sur la faune.
Normand Legault, agriculteur sur l’avenue des Perron, a émis des réserves quant au débordement de la circulation pendant le chantier, et ce, surtout en fin d’après-midi.
«Nous avons fait plusieurs études sur toutes les données de circulation, autant le matin que le soir et l’heure de pointe du soir est importante et nous en avons tenu compte, a expliqué Odile Béland, représentante du MTQ. La construction prévue des échangeurs au lieu des intersections va faciliter la circulation est-ouest.»
Une autre question a été posée concernant l’accès aux terres louées de certains agriculteurs de part et d’autre de l’autoroute 19 et l’arrivée de l’échangeur dans le paysage, de même que leur sécurité lorsqu’ils transiteront d’une terre à l’autre dans leur véhicule de travail.
«Les schémas que nous avons faits sont très préliminaires et nous allons tenir compte de ces préoccupations dans les schémas définitifs, a assuré Mme Béland. Nous chercherons la solution la plus efficace et nous nous assurerons que ces déplacements continueront à être possibles.»
Construction d’envergure
Le projet de construction prévoit deux voies de circulation dans chaque direction pour les véhicules, une voie réservée pour le transport collectif au centre de l’autoroute et une autre dédiée au transport actif. Cette dernière serait isolée de la route principale et partirait de la Couronne Nord jusqu’au boulevard Dagenais, sans toutefois aller jusqu’à Montréal. Le MTQ prévoit l’ajout de quatre échangeurs, soit à Dagenais, Saint-Saëns, des Laurentides/Mille-Îles, sur la route 344 de même que l’amélioration de l’échangeur existant sur la 640.
Les résultats anticipés par le gouvernement avec ce projet d’envergure sont l’amélioration des conditions de circulation et la diminution de la congestion à la fois sur la 19 et sur le boulevard des Laurentides.
Le mandat d’information et de consultation du projet par le BAPE est d’une durée de 45 jours, soit du 24 avril jusqu’au 9 juin, date avant laquelle les demandes pour tenir une audience publique doivent être faites. Lors de cette période, tous les courriels envoyés au BAPE, demandes d’information et préoccupations, seront compilés et intégrés dans un compte-rendu diffusé publiquement à la fin du mois de juin.
Une autre séance sera tenue au courant de l’été pour les citoyens voulant déposer un mémoire ou présenter verbalement des suggestions au projet. Le projet peut être consulté en détail à la bibliothèque Laure-Conan.