Lors du dépôt, en octobre, du mémoire de la Ville au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), David De Cotis, vice-président du comité exécutif, a mentionné dans son allocution que son administration était consciente que le projet occasionnera des pertes de milieux naturels.
L’élu espère donc que des mesures compensatoires supérieures aux pertes écologiques encourues soient créées. La Ville n’a pas le mandat de s’en occuper, car il est entièrement de la responsabilité du promoteur, soit le ministère des Transports (MTQ), de réaliser ces moyens d’atténuation.
«La Ville s’attend, par exemple, à ce que le Ministère plante deux arbres chaque fois qu’il en coupera un, a mentionné David De Cotis dans son allocution devant la commission. La richesse d’un milieu naturel ne peut être compensée instantanément par la création d’un nouveau milieu d’une même superficie. Un écosystème prend des années à s’établir. Afin de ne pas accuser de pertes, les nouveaux milieux naturels que l’on crée doivent avoir une plus grande superficie.»
Le mouvement écologique précise: ce ne sont pas «des années», mais plutôt des décennies de rétablissement pour un milieu naturel.
Combien d’hectares touchés?
Selon des données du MTQ publiées dans son rapport sur l’étude d’impact (2012), ce seront 12 hectares de bois et 5 hectares de milieux humides qui seront touchés par le parachèvement de l’autoroute 19 sur le sol lavallois.
La coalition, qui revendique le principe d’aucune perte nette, se questionne à savoir où le MTQ et la Ville trouveront des sites sur le territoire pour réaliser ces moyens de mitigation ou d’atténuation. Selon le dernier Registre des aires protégées du Québec (octobre 2014), le pourcentage de la superficie préservée à Laval est désormais de 0.64 %.
Encore une fois, il est de la responsabilité première du promoteur de trouver les sites propices pour les compensations qui seront imposées, confirme la Ville.
«Il peut s’agir de sites riverains dont l’état naturel est altéré, d’enrichissement de milieux improductifs à faible valeur écologique, etc.», a indiqué par courriel David De Cotis, au Courrier Laval, le 6 novembre.
Le groupement de huit membres ne trouve pas rassurante la réponse de la Ville, à savoir que l’administration «fait cependant confiance aux experts dans le domaine, convaincue que tous les intervenants impliqués dans ce projet agiront au mieux de leur expertise».
17 % pour 2020?
Le Mouvement Ceinture Verte (MCV), qui œuvre au développement d’un réseau de milieux naturels et agricoles protégés et mis en valeur dans le grand Montréal, espère que la Ville de Laval mettra en place tous les efforts nécessaires pour atteindre 17 % d’aires protégées sur son territoire pour 2020 et 30 % de couvert forestier pour 2031.
Toutefois, ces cibles inscrites au Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CCM) sont fixées à l’ensemble des territoires desservis. La Ville n’a pas précisé le pourcentage visé pour la région. «Les caractéristiques différentes de l’occupation du territoire dans les cinq grands secteurs de la CMM font en sorte que ces objectifs ne s’appliquent pas à chacune des constituantes de façon uniforme, ajoute David De Cotis. Par contre, chaque municipalité doit démontrer qu’elle fournit les efforts nécessaires pour contribuer à l’atteinte des objectifs de la CMM.»