Quatre mois après son passage à la tribune de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL) où il avait évoqué la possibilité que le secteur du Carré Laval obtienne le statut de zone d’innovation, voilà que le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, accompagnera le maire Marc Demers, le 3 février au matin, pour le dévoilement du «projet Carré Laval».
La convocation de presse parle d’un «projet d’envergure» visant à «mettre en valeur» l’ancienne carrière Lagacé qui jouxte le palais de justice en bordure de l’autoroute 15.
Ce projet de développement que l’on dit «audacieux» a pour objectif d’y créer «un milieu de vie à échelle humaine innovant, durable et propice à l’émergence de synergies économiques structurantes et à l’attraction des talents dans un centre-ville animé et attrayant», précise-t-on. L’invitation aux médias y indique également «une annonce d’importance» du gouvernement Legault.
Quartier intelligent
Selon toute vraisemblance, le projet en chantier s’articulerait autour d’un écosystème en lien avec le concept des villes intelligentes.
L’automne dernier, devant un parterre de gens d’affaires réunis au Palace de Laval, le ministre et conférencier Pierre Fitzgibbon avait discouru sur le concept des zones d’innovation après avoir signifié que le Carré Laval «pourrait peut-être» en accueillir une.
«Imaginez un hybride entre un campus universitaire, un techno-parc, des centres de recherche, des grandes entreprises, des startups et des écoles de formation supérieure!», s’était-il enthousiasmé.
Puis, il enchaînait: «Je sais qu’il y a un projet prometteur qui porte sur un quartier intelligent et résilient qui pourrait constituer la base d’un projet de zone d’innovation à Laval.»
Dans le même souffle, le ministre avait souligné le fait que l’Université Concordia était plutôt bien représentée dans la salle, saluant notamment la présence du recteur et vice-chancelier, Graham Carr, et de la titulaire de la chaire d’excellence en recherche du Canada sur les collectivités et les villes intelligentes, durables et résilientes, la physicienne allemande Ursula Eicker.
Zone d’innovation
À l’instar des grappes industrielles, une zone d’innovation vise, entre autres, à favoriser la création et la croissance d’entreprises innovantes, la conquête de nouveaux marchés, le développement d’une main-d’œuvre qualifiée et l’attraction de talents, à créer des emplois à forte valeur ajoutée, à attirer des investissements privés et étrangers et à augmenter la productivité des PME.
Mais ce qui distingue toutefois la désignation d’une zone d’innovation aux traditionnels pôles de compétitivité est l’enjeu lié à la «croissance propre et durable», à savoir la réduction de l’empreinte environnementale du Québec.
Rappelons que ces zones d’innovation sont tout droit sorties du livre Cap sur un Québec gagnant: le projet Saint-Laurent que le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, publiait en 2013, deux ans après la création de son parti politique. Il y dépeint son projet de créer dans la vallée du Saint-Laurent une Silion Valley québécoise qui contribuerait à combler l’écart de salaire, de compétitivité et de niveau de vie avec l’Ontario et le reste du Canada.
Tous les détails entourant le «projet Carré Laval» seront dévoilés lundi prochain.