À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF) a tenu son premier événement en présentiel depuis 2020.
C’est rassemblées de nouveau à l’Entraide Pont-Viau que la quarantaine de femmes présente ont célébré leurs retrouvailles en personne après trois ans d’absence.
Marie-Ève Surprenant, présidente de la TCLCF, a aussi profité de l’occasion pour mettre de l’avant quelques luttes importantes pour la région.
«Laval n’a toujours pas de maison de naissance ni accès à des services de sage-femme, déplore-t-elle. On est la troisième plus grande ville au Québec et on n’a toujours pas ces ressources. On revendique que les femmes aient une pluralité de choix et les services dont elles ont besoin.»
L’enjeu de la maison Marie-Marguerite, première maison lavalloise dédiée aux femmes victimes de violences multiples, a également été abordé.
Plus jamais silencieuses
Les participantes à la soirée ont eu la chance de visionner le film documentaire Plus jamais silencieuses réalisé par Caroline Pierret Pirson, qui avait été présenté pour la première fois dans une galerie de l’UQAM à l’automne 2022.
Le documentaire est inspiré du rôle des réseaux sociaux dans le Mouvement #MoiAussi. Il a pour thème central la libération de la parole des femmes.
«Pour moi, le Mouvement #MoiAussi, c’est une voix qui vient en générer plusieurs autres qui vont se démultiplier, explique la réalisatrice montréalaise. Mon rêve, c’était de reproduire ces messages en visages et en voix. C’est le résultat de cette œuvre.»
On peut y observer 18 femmes québécoises originaires de 10 pays différents se présenter, témoigner, s’exprimer sur le Mouvement et envoyer un message d’espoir en conclusion.
«Ensemble, toutes nos voix sont plus fortes.»
–Caroline Pierret Pierson, réalisatrice du film Plus jamais silencieuses
Pour l’artiste multidisciplinaire passionnée de photographie, l’écoute est fondamentale.
«Toutes les femmes ont toujours tenté de parler, mais n’ont pas toujours été écoutées, déclare-t-elle avec ferveur à l’audience lors de la période de questions suivant le visionnement du documentaire. Créer des images a toujours été important pour moi afin de faire apparaître des gens qu’on ne voyait pas.»
La soirée s’est terminée par de touchants échanges entre la réalisatrice et les participantes, plusieurs d’entre elles ayant été extrêmement touchées par le poignant documentaire.
«On a toutes un iceberg à l’intérieur de nous», a témoigné l’une des femmes ayant assisté à l’événement.
Chose certaine, les Lavalloises qui étaient dans la salle avaient beaucoup à dire et ont profité de l’occasion pour libérer leur parole en toute sororité.