L’établissement de santé ne monte pas aux barricades devant l’éventualité de l’abolition de la structure. Au contraire, on compte plutôt suivre ce que le Ministère présentera.
«C’est évident que, pour l’instant, on parle d’un projet de loi, donc on ne peut pas parler comme si demain matin tout entrait en fonction, laisse savoir Sophie Méley-Daoust, conseillère en communication à l’ASSS de Laval. Advenant qu’il soit adopté, c’est sûr que l’Agence et tous les établissements de la région vont contribuer activement à la transformation. On est une partie prenante, alors nous allons assurer notre collaboration pour la suite des choses.»
Mme Méley-Daoust soutient que les services actuellement offerts à la population lavalloise n’en seraient pas ébranlés.
«On peut s’assurer que tous les intervenants du réseau et les acteurs ne verraient pas de différence. Il n’y aurait pas de coupes de services. Oui, ça bougerait, mais c’est plus ce qui touche le volet administratif.»
Atteinte à la démocratie
L’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), à laquelle sont rattachés le CSSS de Laval et l’Hôpital juif de réadaptation à titre de membres, se montre inquiète de la tournure que pourrait prendre ces changements. Elle croit que cette centralisation des établissements pourrait donner un plus grand pouvoir décisionnel au ministre Barette, au détriment des centres locaux, «bafouant ainsi toutes les règles de bonne gestion et de représentation démocratique».
«En effet, sous le couvert de l’élimination d’un palier de gouvernance, le ministre procède à une centralisation sans précédent des pouvoirs et des responsabilités des établissements, ce qui éloignera la prise de décision du palier local et par le fait même, de ceux et celles qui donnent les services à la population», peut-on lire dans un communiqué envoyé la journée même du dépôt du document.
Centre intégré
Le projet de loi n°10 compte abolir les agences de la santé et des services sociaux de la province, afin que tout soit centralisé dans un établissement par région, nommé Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). Seule la région de Montréal ferait exception à cette règle, et compterait cinq CISSS plutôt qu’un.
Si le projet de loi est adopté, ces restructurations impliqueraient que le CISSS chapeauterait le volet administratif des services de santé, et fusionnerait en une entité le Centre de la santé et des services sociaux (CSSS) de Laval, le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement (CRDITED), l’Hôpital juif de réadaptation et le Centre jeunesse de Laval.
Une fois la loi adoptée, le nombre d’établissements dans la province passerait de 182 à 28, et il en serait tout autant pour les conseils d’administration de ceux-ci. De plus, il en résulterait une diminution substantielle du nombre de postes de cadres et du personnel administratif pour une économie de 220 M$ par année. Celle-ci serait principalement liée à l’allègement des structures administratives et de la bureaucratie.