Mise à jour: 29 juin, 10h10
(NDLR: Contrairement à ce que pouvait laisser croire l’article initial, la Ville de Laval n’est ni l’instigatrice ni la responsable du projet visant l’acquisition des installations des Soeurs missionnaires de l’Immaculée-Conception dont elle soutient financièrement l’étude de faisabilité. Nos excuses pour la confusion.)
Mise en vente l’automne dernier, la propriété patrimoniale des Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception, située face à la rivière des Prairies, dans Pont-Viau, pourrait bien accueillir un jour un regroupement d’entreprises d’économie sociale et d’organismes du milieu.
À la recherche d’espaces abordables et ouverts sur la communauté lavalloise afin de réaliser leur mission respective et contribuer à la revitalisation du quartier Pont-Viau, ces entreprises et OSBL regroupés sous le nom du Collectif autour d’une tasse amorçaient récemment les travaux de la phase préparatoire du projet d’acquisition de cette propriété centenaire.
Sous la coordination du Pôle régional d’économie sociale de Laval (PRESL), ce projet consiste à insuffler à ce bâtiment centenaire une nouvelle vocation tout en contribuant activement à la transition socio-écologique dans Pont-Viau, peut-on lire dans un communiqué publié par le PRESL le 22 juin. «Le Collectif propose de perpétuer l’implication sociale des Soeurs missionnaires de l’Immaculée-Conception en répondant à différents enjeux vécus par la communauté de Pont-Viau», fait-on valoir.
Logements abordables
Cette initiative émanant du milieu évaluera la possibilité d’y développer un projet de logements abordables et durables pour les ménages, les étudiants et les familles lavalloises.
À cet égard, le Collectif souligne travailler en partenariat étroit avec Interloge et l’Unité de travail pour l’implantation de logements étudiant (UTILE).
«Nous sommes enthousiastes d’entreprendre cette phase d’étude pour le projet de requalification de ce magnifique site patrimonial au cœur du quartier de Pont Viau», a déclaré la directrice générale du PRESL, Louise Hodder.
Appui politique
La Municipalité délie les cordons de la bourse, allongeant 150 000 $ afin de permettre la réalisation d’une étude de faisabilité, incluant l’analyse, la vérification diligente et l’identification d’une stratégie immobilière en vue d’un projet d’acquisition sociocommunautaire.
«Cet octroi au PRESL donne le coup d’envoi de la phase 1, une étape importante qui permettra d’explorer de façon innovante l’occupation et le maintien de bâtiments patrimoniaux de la Ville», a indiqué le vice-président de comité exécutif et conseiller municipal de Duvernay–Pont-Viau, Stéphane Boyer.
Ce dernier en a profité pour saluer l’approche des Sœurs missionnaires qui ont demandé à l’administration municipale «de faire une proposition fondée sur leur valeur de services à la communauté».
La présente démarche vise à assurer une évaluation rigoureuse du potentiel de préservation des propriétés tout en tenant compte des valeurs de partage communes aux deux organisations, précise M. Boyer. «C’est une façon d’englober les enjeux collectifs cruciaux qui s’insèrent dans l’économie sociale, tout en assurant la protection et la mise en valeur d’un site unique à Laval.»
De concert avec les communautés religieuses concernées, la Ville participe depuis plus de deux ans à une réflexion sur l’avenir des propriétés des Sœurs missionnaires et des Pères des Missions étrangères, situées sur la place Juge-Desnoyers. «Ces deux congrégations religieuses ont le souhait d’assurer la réalisation d’un projet en continuité avec leurs valeurs au bénéfice de la collectivité lavalloise», précise-t-on.
Par ailleurs, la Ville signale qu’une deuxième tranche de financement sera accordée pour couvrir les frais relatifs à l’identification de la stratégie immobilière et d’autres frais de gestion, selon les résultats de la vérification diligente.
Immeubles patrimoniaux à protéger
Rappelons qu’en février 2019, afin de protéger les immeubles patrimoniaux sur le territoire de l’île Jésus, le conseil municipal avait adopté un règlement resserrant les règles pour une demande de permis de démolition.
Au même moment, l’administration Demers-Boyer refusait de délivrer un certificat d’autorisation aux fins de démolition d’un ancien monastère bordant le boulevard Lévesque Ouest, angle Curé-Labelle, à Chomedey. Du coup, elle avait décrété l’imposition d’un avis de réserve en vertu de la Loi sur l’expropriation, interdisant toute modification à la propriété pour deux ans.
Dix mois plus tard, la Ville en faisait l’acquisition au coût de 7,2 M$ avec l’intention de convertir la propriété de trois étages en un immeuble «à usage public au bénéfice de la collectivité lavalloise».