Le Dr Jean-Pierre Trépanier, directeur de la santé publique de Laval, le confirme: la troisième vague de la pandémie de la COVID-19 a été très différente des deux premières, que ce soit pour le nombre de cas détectés ou les défis reliés à celle-ci.
Cette fois, le variant Alpha a été au cœur des préoccupations de la santé publique qui est parvenue à limiter sa progression sur le territoire.
Entrevue complète avec le Dr Jean-Pierre Trépanier
«On a quand même été la quatrième région la plus touchée du Québec, note toutefois le Dr Trépanier. La différence est que nous n’avons pas eu des peaks de cas comme nous en avions déjà vus. Plus on avance, plus ce sont des jeunes qui sont frappés par la maladie. Ils ont moins de symptômes, mais les hospitalisations sont plus longues.»
Il ajoute que la diminution de cas actifs sur le territoire a freiné depuis quelques semaines. En effet, celle-ci s’est stabilisée sur un plateau qui tourne autour de 75 à 100 nouveaux cas par semaine.
«Même si nous sommes en zone verte par rapport aux mesures, nos indicateurs de propagation sont plutôt dans le jaune, poursuit-il. On a toujours un taux de positivité semblable à ce qu’on avait – un peu en haut de 1 %.»
L’aspect plus positif réside dans la baisse des hospitalisations. On comptait cinq citoyens lavallois hospitalisés en date du vendredi 16 juillet. Le nombre d’éclosions se limitait aussi à trois sur l’ensemble de l’île Jésus.
Vaccination
Selon le directeur de la santé publique de Laval, la vaccination a joué un rôle important au cours de la troisième vague. Au total, 471 950 doses de vaccins contre la COVID-19 ont été administrées à Laval depuis le début de l’opération. On compte aussi 80,7 % de la population âgée de 12 ans et plus qui a reçu une première dose.
«On a aussi dépassé les 50 % des Lavallois de 12 ans et plus qui sont adéquatement vaccinés, se réjouit le Dr Trépanier. La population répond très bien. Je pense que c’est encore réalisable [d’atteindre l’immunisation collective de 75 % avant le mois de septembre].»
Il croit que le défi demeure d’attirer les personnes âgées de moins de 40 ans où le taux de vaccination demeure plus faible. Cela passe par la mise en place de nouvelles initiatives, telles que les cliniques de vaccination mobile et l’annonce du passeport vaccinal.
«On a eu une grande progression dans les sept derniers jours par rapport aux semaines précédentes, mentionne-t-il. Nous sommes allés faire la clinique au parc du Moulin, dans Saint-François, et les gens disaient qu’ils étaient très contents qu’on se rende dans leur coin. Notre but est de rendre les choses le plus simple possible pour que les gens puissent se prévaloir de la vaccination.»
Décisions à venir
Un retour à la normale lors de la rentrée scolaire est toujours prévu si 75 % de la population est adéquatement vaccinée d’ici le mois de septembre. Le Dr Jean-Pierre Trépanier précise que des discussions doivent encore avoir lieu entre les différents ministères, mais il espère que cela se concrétisera.
«C’est certain que j’aimerais que ce soit le plus normal possible pour les élèves, assure-t-il. Je pense qu’avec la vaccination, on a de bons outils pour nous permettre d’avoir une année plus normale que celle que nous avons eu. Il faut tout de même rester vigilant.»
Cela s’applique aussi aux entreprises qui devraient reprendre plus fortement leurs activités en présentiel prochainement. Le Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval fait d’ailleurs des approches auprès des plus gros employeurs de la région afin de faire la promotion de la vaccination contre la COVID-19.
Troisième dose
La possibilité de recevoir une troisième dose de vaccin fait aussi les manchettes depuis quelques semaines.
«Le développement d’un vaccin, c’est de la science, rappelle le Dr Trépanier. La science, ce sont des connaissances qui évoluent sans cesse. Pour certaines personnes qui sont moins familières avec ce domaine, ça peut donner l’impression que tout change et que nous sommes un peu perdus, mais ça évolue. C’est normal qu’on affine nos approches.»
Il ne serait pas surpris qu’une troisième dose devienne nécessaire pour les personnes plus vulnérables. Il a même espoir que le vaccin soit homologué pour les 6 à 11 ans au courant de l’automne.