Dans un rapport dévoilé le 7 octobre, la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF) dénonce que 69 000 Lavalloises gagnent encore moins de 20 000 $ par année, soit une proportion de 40 % des femmes de la région.
Ceci s’expliquerait notamment par un déséquilibre entre les hommes et les femmes dans la prise en charge du travail domestique et de la discrimination qu’elles vivent à l’embauche.
Ces constats sont mis de l’avant dans le rapport Laval mobilisée pour les femmes en situation de vulnérabilité en parcours vers l’emploi démontrant que plusieurs obstacles maintiennent les femmes en situation de vulnérabilité salariale, notamment les obligations familiales qui les forcent à s’absenter du travail 30 % plus que les hommes, ainsi que le travail non rémunéré, alors qu’elles effectuent en moyenne une heure de plus que les hommes chaque jour.
Cinq ans d’analyse
Le processus de réflexion du regroupement régional a débuté en 2015, alors que des intervenantes de plusieurs organismes ont identifié l’accès à l’emploi comme étant un facteur important dans la vie des femmes, et ce, sur plusieurs plans.
«Si une femme souhaite se sortir d’une situation de violence conjugale, ça devient difficile lorsqu’elle n’est pas capable de subvenir à ses besoins de base», explique Joanie Béland, agente de projet à la TCLCF.
En plus de la répartition inégale du travail domestique, la TCLCF relève plusieurs systèmes, qu’elle qualifie d’oppression, basés sur l’âge, origine ethnique perçue et la religion présumée, faisant de plusieurs femmes des victimes de préjugés et discrimination, ce qui les empêche d’avoir accès à des emplois bien rémunérés.
Selon Statistique Canada, les femmes ont gagné 25 % de moins que les hommes en 2018 et ce fossé se creuse plus encore quand il s’agit d’une femme racisée (33 % moins) ou d’une femme en situation de handicap (46 % moins).
Il a également été démontré que 19,5 % des femmes aînées de 65 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté contre 10,5 % des hommes aînés.
À la suite de la publication de ce rapport, les organismes destinés aux femmes sont invités à participer à des Webinaires qui leur permettront de partager leurs connaissances et de s’unir dans la lutte contre la précarité économique des femmes. «Beaucoup d’entre eux [les organismes] ne siègent pas ensemble et parfois, ne se connaissent même pas, ajoute Joanie Béland, qui voit cette démarche comme un projet à long terme. On souhaite donc leur offrir un lieu de collaboration.»