En opération depuis plus d’un mois, la MSPL accueille à présent quatre patients pour 12 lits disponibles. «La maison se développe au rythme des embauches», indique Jessy Savaria, son directeur général.
Inaugurée le 30 novembre dernier, la MSPL avait dû ajourner sa mise en fonction, faute de personnel. Aujourd’hui, 20 salariés y travaillent à temps plein. Les trois quarts sont infirmières et infirmières auxiliaires dédiées aux soins.
Ensuite, 50 bénévoles sont affectés au service de jour. Ils se répartissent par tranche de quatre heures à l’accueil, à la cuisine et à l’entretien.
«En soins palliatifs, les bénévoles font de l’accompagnement, ils peuvent aussi donner des soins», dit Jessy Savaria. Il faut en moyenne une infirmère et deux bénévoles pour quatre patients.
Ouverture progressive
L’ouverture de la MSPL se fait très progressivement. «La capacité de personnel fait encore défaut pour que nous atteignions notre plein régime», précise le directeur général. L’organisme à but non lucratif aurait besoin de 150 bénévoles, soit trois fois plus qu’à l’heure actuelle.
Une douzaine de postes à l’infirmerie et quelques postes en cuisine restent également à pouvoir. L’une des difficultés de l’organisme est de recruter des infirmières, car les conditions salariales sont moins attractives que dans le secteur privé.
Les employées ne bénéficient ni de fonds de pension, ni de plan d’assurance. Dans le privé, ces dernières pourraient gagner le double de leur salaire.
«Celles ou ceux qui font le choix de travailler en maison de soins palliatifs souhaitent établir des relations particulières avec les personnes en fin de vie. Le service rendu est différent», indique Monsieur Savaria. À cause de la réalité économique, certaines infirmières doivent cumuler deux emplois.
Besoins financiers
La bâtisse et l’équipement sont financés. Reste à approvisionner le fonds de roulement de la MSPL, qui est de 1,6 M$ par an. L’agence de la santé et des services sociaux de Laval assure 50% du budget de fonctionnement de l’organisme. Les 800 000$ restant doivent être financés par des grands donateurs.
Jessy Savaria est comptable de formation, il gère l’institution, organise les campagnes de financement et la recherche de bailleurs de fonds. «Faire vivre la maison est un combat de tous les instants. La campagne 2005-2010 se termine, je dois désormais rebâtir notre banque de donateurs», dit-il.
Pourtant, les besoins sont connus. Selon les statistiques établies par le ministère de la Santé du Québec, une ville comme Laval devrait être dotée de 36 lits en soins palliatifs (soit 1 pour 10 000 personnes environ). Avec une unité de 12 lits à l’hôpital de la Cité-de-la-Santé et quatre lits pour l’instant à la MSPL, Laval n’est pas encore au diapason des normes officielles.
La MSPL constitue une alternative entre l’hôpital et le domicile. Sa mission est d’offrir gratuitement des services spécialisés aux personnes âgées de 18 ans et plus en fin de vie et d’apporter un soutien à leurs proches. Le mandat que s’est donné l’organisme lavallois est important, quand on considère qu’en région, les maisons de soins palliatifs disposent de quatre ou cinq lits.
La MSPL est situé 655, avenue Bellevue.