La proposition du membre de Parti Laval Claude Larochelle de rendre gratuite la passe mensuelle de la Société de transport de Laval (STL) aux étudiants postsecondaires de 25 ans et moins a été rejetée sans débat au conseil municipal du 9 juillet, celle-ci n’étant appuyée par aucun conseiller.
Un «déni de la démocratie», selon le conseiller de Fabreville, qui mentionne que le projet était soutenu par une pétition de 300 noms et une majorité des quelque 1000 participants à un sondage maison sur la page Facebook du Courrier Laval.
«Quand 77 % des répondants à un sondage se disent en faveur du transport collectif gratuit pour les étudiants lavallois, il me semble qu’il faut en tenir compte, a-t-il expliqué par voie de communiqué. Qu’ils soient en désaccord avec un projet amené par le cabinet de l’opposition, je peux le comprendre, mais qu’ils ne permettent même pas la discussion, c’est clairement de la mauvaise foi.»
Caucus du maire
Quelques heures avant le rassemblement, le cabinet du maire avait publié un communiqué détaillant sa position en tant que porte-parole de son caucus.
«Nous sommes d’avis que ce type de tarification sociale doit être mis en place par le gouvernement du Québec dont c’est la responsabilité de redistribuer la richesse, peut-on y lire. De plus, nous privilégions une approche concertée avec l’ensemble de la région métropolitaine qui serait plutôt basée sur les revenus des usagers.»
«Nous aurions préféré qu’il y ait au moins une réelle discussion permettant aux élus de se faire une idée claire plutôt que de clore le débat avant même qu’il n’ait réellement commencé.»
– Tommy Vallée, président de la Communauté jeunesse du Parti Laval
Lors de l’assemblée, le maire a soutenu que la proposition n’est pas aussi inclusive qu’une tarification sociale dont pourrait bénéficier les moins nantis et étudiants plus âgés.
«On a des gens pauvres, sur le bien-être social, monoparentaux, qui ont de la misère et qui n’ont souvent pas les moyens d’aller travailler, a-t-il ajouté. Il faut penser à ce monde-là aussi.»
Facture
M. Demers a aussi indiqué que M. Larochelle s’est trompé en chiffrant sa proposition à une dépense de 6,5 M$ pour la Ville. Ce calcul écarterait les étudiants lavallois qui se procurent d’autres types de passes mensuelles sur le territoire de l’ARTM que la seule passe de la STL.
Il s’agirait d’une erreur de plus de 5,5 M$.
Débat
Si les membres du conseil n’ont pas eu de discussion sur le sujet, le maire a tout de même été interpellé par quatre membres de la Communauté jeunesse du Parti Laval (CJPL) lors de la période de questions citoyennes.
«Comptez-vous, M. le maire, répondre à votre devoir de vous assurer que tous aient accès au transport collectif à la hauteur de leur capacité financière en vous rangeant derrière cette proposition?» a demandé Tommy Vallée, président de la CJPL.
Marie-Ève Roy a ensuite soulevé l’aspect environnemental. «Selon le plan de mobilité durable de la Ville de Laval, on vise de réduire de 50 % par habitant le taux de gaz à effet de serre d’ici 2031, qui sont principalement reliés aux déplacements individuels.»
En rappelant l’alerte de smog en vigueur lors du conseil, elle a mentionné qu’adopter la proposition serait le meilleur moyen d’éduquer les jeunes quant à l’importance de faire des choix verts en matière de transport.
«Lors du conseil du 9 juillet, l’administration Demers a raté sa chance de répondre à un manque flagrant, celui concernant l’offre de services aux plus jeunes générations», a conclu M. Vallée.
Limite d’âge
Quant à la limite imposée sur l’âge des étudiants dans l’avis de proposition, le conseiller de Fabreville indique qu’il «aurait été le premier à appuyer un amendement visant à retirer cette limitation.»