Présentement en construction, ce tunnel à soufflerie verticale recirculatoire recrée un environnement propice pour vivre l’expérience de la chute libre «sans le stress de se lancer dans le vide à 14 000 pieds d’altitude», explique l’homme d’affaires derrière cet investissement, Alain Guérin.
Lui-même un passionné du parachutisme, M. Guérin voit aujourd’hui se concrétiser «le rêve de toute une vie». Au printemps prochain, il n’aura plus à avaler des centaines de kilomètres de bitume, comme il avait l’habitude de le faire, pour aller parfaire, aux États-Unis, ses habiletés dans un environnement sécuritaire et sans stress, fait-il remarquer.
Une première au pays
De fait, il dotera la région de Laval du premier SkyVenture au Canada, alors que cet équipement à la fine pointe de la technologie n’est actuellement accessible que dans une dizaine de pays à travers le monde.
«La nouvelle génération de SkyVenture a permis de mettre au point un simulateur qui non seulement réduit au minimum la turbulence, mais renouvelle l’air dans la salle d’envol, assurant ainsi le confort des usagers en hiver comme en été», insiste Alain Guérin, témoignant de sa propre expérience dans un simulateur semblable à Denver, au Colorado. «Pendant qu’il faisait -12 degrés Celsius à l’extérieur, la température ambiante dans le tunnel était aussi confortable que 22 degrés», en donne-t-il pour preuve, soulignant que le premier tunnel à soufflerie verticale recirculatoire remonte à janvier 2005, en Angleterre.
De longue haleine
Voilà bientôt neuf ans qu’Alain Guérin cogite sur ce projet d’affaires. «À l’époque, la technologie n’existait pas; elle n’était même pas sur la planche à dessin ».
Une fois la technologie développée par SkyVenture LLC, puis éprouvée, M. Guérin s’est activement mis à la recherche d’un site dans la grande région métropolitaine. «On en a identifié une vingtaine, tous situés en bordure d’une autoroute», se rappelle, celui qui a vu la quasi-totalité des promoteurs immobiliers approchés, lui opposer une fin de non-recevoir. C’est au niveau de la superficie du terrain où le bât blessait. Selon le principal intéressé, il n’y avait pas moyen d’acheter un terrain de moins de 100 000 pieds carrés, ce qui était dix fois supérieur à ses besoins. Finalement, il a trouvé une oreille attentive auprès de la firme Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui détient le développement commercial Centropolis, le long de l’autoroute des Laurentides au nord-ouest du boulevard St-Martin. «On nous a consenti un bail emphytéotique de 50 ans», note l’heureux locataire, dont l’équipement est à prendre racine sur le terrain contigu au complexe cinématographique Colossus. «Nous avons obtenu notre permis de construction vendredi le 20 juin dernier et le lundi suivant, nous débutions les travaux», indique M. Guérin, qui avait dû patienter 17 longs mois entre le début des négociations avec le propriétaire terrien et la signature du bail.
Technologie
La colonne d’air mur-à-mur, les ventilateurs perchés au sommet de la chambre d’envol ainsi que plusieurs autres développements technologiques propres aux tunnels de SkyVenture en feraient le simulateur le plus sécuritaire sur le marché, tout en recréant la sensation et la réalité d’exécution de la chute libre de façon quasi parfaite, précise-t-on.
D’une empreinte terrestre de 4200 pieds carrés, le bâtiment abritera un cylindre de 14 pieds de diamètre et d’une hauteur de 50 pieds. Alimentant la soufflerie dans la chambre d’envol, les ventilateurs sont munis de quatre moteurs de 17 000 livres chacun et développent une puissance de 350 chevaux-vapeur, assurant un environnement sécuritaire pour les utilisateurs. «Cette activité innovante et spectaculaire continuera à enrichir l’offre récréotouristique dans un secteur particulièrement porteur de la ville», s’est réjoui le commissaire au développement touristique de Laval Technopole, Jean-Marc Lecouturier.
En plus d’investir 6 M$ dans l’économie régionale, Alain Guérin entend créer une trentaine d’emplois dès la première année d’exploitation.