Le sort de l’île Saint-Joseph devrait être scellé sous peu.
Baignée par les eaux de la rivière des Mille Îles face à Terrebonne, cette île lavalloise est la dernière île de l’archipel Saint-François à acquérir aux fins de conservation.
On se rappellera qu’en novembre dernier, la Ville de Laval avec la participation financière du gouvernement du Québec faisait l’acquisition des îles voisines (aux Vaches et Saint-Pierre) pour la somme de 21,9 M$. Une transaction conclue huit ans et demi après l’imposition d’une mise en réserve, levée en 2016.
Lettre à Virginie Dufour
Or, dans une lettre datée du 4 mars 2020 dont le Courrier Laval a obtenu copie, Investissements Elmag, propriétaire de l’île, fait appel à Virginie Dufour, membre du comité exécutif et responsable des dossiers d’urbanisme et d’environnement, afin de dénouer l’impasse qui dure depuis 2011.
«… nous requérons votre aide afin de trouver une solution définitive, et ce, sans contraintes», écrit Jean Leclerc au nom du président Luigi Liberatore. La lettre fait suite au dépôt de nouvelles études (voir autre texte ici) exigées par les services municipaux chargés d’analyser la faisabilité d’un projet de développement immobilier conforme au zonage en vigueur, précise-t-il.
M. Leclerc y dénonce «les abus du système» et le fait que «la Ville de Laval bloque tout nouveau projet» sur l’île depuis neuf ans.
«Dans cette perspective, le choix s’impose, termine-t-il. Le développement du site en accord avec les règlements affectant la propriété, l’achat de la propriété par la Ville ou l’expropriation».
Loin d’une entente
Si le maire Marc Demers s’est toujours refusé de commenter les négociations sur la place publique, il en va tout autrement avec Jean Leclerc qui aborde la question sans ambages.
En échange de l’île Saint-Joseph, celui-ci dit avoir décliné au printemps 2016 une offre de la Ville qui proposait un terrain d’une valeur de 4,1 M$ à développer dans Saint-François.
«Nous, en 2011, on avait déjà vendu [l’île] à Industries Bonneville pour 25 M$», révèle-t-il.
Qui plus est, l’entente de principe – devenue caduque à la suite de la mise en réserve – prévoyait un «partage des profits sur la vente» des 188 maisons mobiles que l’acheteur prévoyait y construire en conformité avec l’usage permis au zonage.
Enfin, l’été dernier, lors d’une rencontre virtuelle sur Teams, l’administration municipale aurait à nouveau manifesté un intérêt pour l’île Saint-Joseph, mais les discussions n’ont pas été plus loin.
«On a proposé que chacun engage une firme d’évaluateurs pour déterminer la valeur marchande de l’île et la Ville a refusé», prétextant qu’elle avait l’expertise à l’interne.
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