Depuis le 1er avril, les PME québécoises ont vu leur facture d’électricité augmenter de 5,1%.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dénonce cette hausse qui est supérieure à celle des tarifs résidentiels (plafonnés à 3%) et des grandes entreprises (3,3%). Elle estime que cette augmentation représente des coûts excédentaires de 231 M$ pour 2024.
«Les PME sont déjà bien affaiblies par la pénurie de main-d’œuvre, la hausse des coûts et la dette pandémique qu’elles ont accumulée, rappelle François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, par communiqué. Ce n’est pas pour rien qu’on assiste à une augmentation du nombre de fermetures d’entreprises. Et que fait le gouvernement du Québec? Il pige davantage dans les poches des petites et moyennes entreprises, dont plusieurs luttent pour joindre les deux bouts à chaque fin de mois.»
La FCEI note également que les PME écopent de la deuxième plus importante augmentation des 25 dernières années. La plus importante (6,4%) est survenue l’an dernier et touchait aussi les PME.
«Cela pénalise les petites entreprises déjà taxées de manière disproportionnée, précise la Fédération dans son communiqué. Depuis l’adoption du projet de loi 2, qui a laissé tomber les PME du bouclier anti-inflation, des sommes supplémentaires de 368 M$ ont été prélevées des poches vides des PME québécoises.»
Juste part
La FCEI mentionne que les PME du Québec paient en moyenne de 18% à 28% de plus que les coûts réels pour les desservir en électricité. Avec l’augmentation plus rapide des tarifs des PME que pour les autres catégories, cet interfinancement risque de continuer à croître.
«Si rien n’est fait pour régler cette problématique, selon les estimations de la FCEI, l’écart pourrait atteindre entre 21% et 31% sur un horizon de 10 ans», détaille-t-on.
«Avec les investissements records prévus dans le plan d’action d’Hydro-Québec, nous craignons que l’écart de l’interfinancement s’aggrave encore davantage. Il serait temps pour le gouvernement du Québec de voir les PME telles qu’elles sont : des leviers pour créer de la richesse dans toutes les régions, et non seulement comme des vaches à lait pour garnir les coffres de l’État», conclut François Vincent. (N.P.)