Mise à jour: 1er septembre, 21h07
Le député indépendant de Chomedey, Guy Ouellette, lance son livre Qu’on accuse ou qu’on s’excuse, près de trois ans après avoir été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sans qu’aucune accusation n’ait été portée contre lui à ce jour.
Rappelons brièvement les faits: le député, libéral à l’époque, a été arrêté le 25 octobre 2017 parce qu’on le soupçonnait d’avoir orchestré la fuite de documents de l’UPAC à des journalistes, ce qu’il a toujours nié.
«Ce n’est pas une vengeance contre l’UPAC, martèle-t-il à plusieurs reprises durant l’entrevue le jour du lancement, le 1er septembre. Je pense que mon livre va permettre au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) de confirmer certains éléments.»
L’enquête du BEI est en cours depuis deux ans et devrait se poursuivre encore deux autres années, selon le politicien.
Déclaration de Legault
Aux soupçons qui pesaient déjà sur le député s’est ajoutée une autre histoire de fuite.
En pleine campagne électorale provinciale, le 26 septembre 2018, François Legault, qui allait devenir premier ministre du Québec cinq jours plus tard, affirmait que Guy Ouellette était la source qui avait coulé à son parti des informations sensibles sur le Parti libéral… en 2016.
Le chef de la CAQ confirmait ainsi ce que le bureau d’enquête du Journal de Montréal avait révélé dans les heures précédentes, à savoir qu’un député caquiste avait reçu des courriels provenant d’adresses associées à M. Ouellette. Une fuite que dément le principal intéressé.
«Je ne suis pas une source de la CAQ. Il y a des informations qui nous sont parvenues dans les dernières heures. Il y a des choses qui s’en viennent dans les prochains jours concernant ces courriels et la déclaration de M. Legault. Il y a des choses qui s’en viennent», répète-t-il sans en dire davantage.
«Il n’y aura jamais d’accusation à mon endroit, tout le monde le sait, à commencer par les journalistes qui savent que je ne suis pas leur source» -Guy Ouellette
Le rôle des médias
Selon le député indépendant, toute cette histoire avec l’UPAC aurait pu être terminée depuis longtemps si les médias avaient donné l’heure juste.
«C’est très désolant, même si je comprends que les médias doivent protéger leurs sources. Ils savent qui leur a donné l’information. Ça aurait été simple, ça aurait pris deux minutes pour qu’un média national qui a reçu de l’information ou à qui l’état-major de l’UPAC parle publie que je n’ai rien à voir là-dedans. Il faut se poser la question. Ça sert à qui? Ça sert à quoi?»
Tant que le dossier de sa poursuite sera actif et que le BEI n’aura pas déposé son rapport d’enquête, le député sait sa carrière politique terminée.
«Il n’y a aucune possibilité d’occuper d’autres fonctions que celle d’indépendant», dit-il.
Et la mairie de Laval en 2021?
«Je suis au provincial, je suis député de Chomedey jusqu’au 1er octobre 2022», répond-il en esquissant un très léger sourire.
Des excuses
Celui qui représente la circonscription de Chomedey depuis 2007 espère que le premier ministre s’excusera publiquement pour le tort qu’il lui a causé.
«Je veux qu’il se lève à l’Assemblée nationale et qu’il s’excuse pour les faussetés qu’il a répandues durant la campagne électorale. Je veux qu’il s’excuse au nom des institutions.»
Le lancement de son livre coïncide avec la reprise de sa cause contre le Procureur général du Québec qu’il poursuit pour 550 000 $, le recours au civil étant en arrêt depuis des mois à cause de la pandémie.
Des ministres et d’anciens ministres seront appelés à témoigner.