Après deux journées de grève du Front commun, le premier ministre François Legault a déclaré être ouvert à une bonification de l’offre salariale proposée par le gouvernement.
Avant d’entrer en période de questions à l’Assemblée Nationale le jeudi 23 novembre, François Legault s’est adressé à la presse: «Il faut absolument avoir plus de flexibilité dans nos conventions collectives. En échange de cette flexibilité, on est prêts à bonifier notre offre qui, pour l’instant, présente une augmentation de 14,8%. […] Mais, j’insiste, c’est pas vrai qu’on va manquer encore une négociation pour aller chercher la flexibilité qui est nécessaire pour donner des services plus efficaces aux Québécois.es.»
À la suite de cette déclaration, le premier ministre a donné deux exemples afin d’illustrer son propos, sans toutefois préciser les détails de la bonification possible de l’offre salariale, ni la flexibilité demandée aux organisations syndicales.
Réactions
«Le gouvernement a annoncé qu’il était ouvert à bonifier l’offre salariale, mais il y a toujours un »mais », constate Yves Brouillette, président du Syndicat lavallois des employés de soutien scolaire. Mais, on va vouloir plus de flexibilité dans les conventions collectives. Il y a peut-être une volonté de François Legault d’en mettre un peu plus sur la table, quoi que, les autres fois que le gouvernement nous a dit ça, il a ajouté 1% et, les trois autres fois d’avant, il n’a rien changé. C’est sûr qu’on met en doute ce que ça va donner. On espère que ça va avoir fait changer les choses.»
«Je ne sais pas ce qu’il veut de plus flexible, on en donne déjà pas mal, pour les membres qui veulent, déclare Déreck Cyr, président du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ). Évidemment, on veut que ce soit volontaire. Parce que, lui, sa flexibilité c’est dire on veut déplacer les gens où on veut, quand on veut et selon les trous. Ça, les membres ne veulent pas ça. […] Pendant la pandémie, le gouvernement bouchait les trous. »Il manque du monde là-bas, on va vous transférer à cause de l’urgence sanitaire ». Ce que ça a fait, c’est qu’il y a eu plus de 250 infirmières qui ont démissionné à Laval en un an. Pourquoi? Parce qu’elles disaient que c’était invivable.»
En guise de réponse, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) a publié sur sa page Facebook une photographie figurant un homme contorsionné dans une boîte de carton où il est écrit: «Monsieur Legault, Madame LeBel, c’est impossible d’être plus flexible.»
Suite
La grève de trois jours du Front commun a officiellement pris fin ce vendredi 24 novembre.
Les syndicats se rencontreront dans les prochains jours afin de déterminer leurs prochaines actions.
La Fédération autonome des enseignants (FAE) demeure en procédure de grève générale illimitée.