François Lavallée emportera le public du studio de la Maison des Arts, le samedi 16 décembre, dans Le Ruisseau, un conte sur une bribe de sa vie assaisonnée de quelques fantaisies.
Faisant carrière depuis 30 ans, le conteur transportera le public en 1986, tout près du ruisseau derrière chez lui, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Ce ruisseau a connu bien des joies et des peines qui seront racontées en plusieurs chapitres d’une durée de 80 minutes.
François Lavallée y aborde son enfance, ses relations marquantes et comment il a appris à grandir, dans un décor sobre et une bande sonore à l’appui.
Amour et personnage
Lors de la découverte du ruisseau à l’âge de 10 ans, «on ne savait pas qu’on allait y faire nos bons et mauvais coups. Découvrir la vie, la mort, l’amour», raconte François Lavallée.
La ligne directrice de l’histoire suit le sillage du ruisseau «territoire réservé aux enfants et interdit aux adultes», en plus d’être le témoin de plusieurs premières fois dans un récit à la fois drôle, triste, et tendre.
L’histoire est aussi celle de plusieurs relations, surtout celle entre François et son oncle Normand, dans la jeune vingtaine. Ils écoutaient ensemble le Ciné-Quiz et jouaient les cowboys à vélo.
«Je rends hommage aux adultes qui m’ont donné envie de grandir et qui, aujourd’hui, rassurent ma peur de vieillir», confie François Lavallée.
Il y a aussi Balou, Julie et son frère. «Tous les personnages sont là, avancent, se retrouvent et se croisent pour, à la fin, tous s’attacher ensemble».
Malgré l’époque racontée, il croit que ce retour dans le passé «est pour mieux parler d’aujourd’hui avec de la distance».
Le récit s’adresse surtout aux adultes à cause de son «écriture cinématographique» parfois complexe et non linaire. Les enfants à partir de 10 ans peuvent néanmoins se sentir interpellés par l’âge du personnage principal.
François Lavallée souhaite rappeler aux adultes qu’ils ont déjà été des enfants et «que les gens repartent avec l’envie d’apporter de la bonté dans la vie».
Autour du feu
C’est son expérience comme animateur de camp de vacances qui a amené François Lavallée vers ce médium. Autour du feu, il a été désigné conteur.
Ce métier, c’est «la capacité à accueillir l’autre, à mettre la table pour déposer son imaginaire, choisir la bonne histoire», énumère-t-il. Selon lui, sa grande force est celle de s’immerger dans l’univers du récit sans difficulté pour pouvoir ensuite y emmener les autres.
S’il récite toujours son texte à la virgule près, il ressent tout de même une grande liberté dans son travail, celle de choisir les émotions qu’il veut transmettre. Même si le spectacle est en partie comique, «c’est ce que j’aime du métier de conteur; on n’a pas d’obligation de faire rire nécessairement», explique-t-il.