Les gouvernements provincial et fédéral ont annoncé, le 5 juillet, qu’ils suspendaient l’achat de publicités sur Facebook et Instagram.
«En solidarité avec les médias, la décision a été prise de cesser toute publicité du gouvernement sur Facebook, le temps que Meta reprenne les discussions sur l’application de la loi C-18, peut-on lire sur le compte Twitter du premier ministre québécois François Legault. Aucune entreprise n’est au-dessus des lois.»
Il s’agit d’une riposte envers Meta qui avait pris la décision de mettre fin au partage de nouvelles canadiennes sur ses plateformes à la suite de l’entrée en vigueur du projet de loi C-18.
Celui-ci a pour but de forcer les géants du web à s’entendre avec les médias canadiens sur des rétributions liées à la publication de leur contenu sur ces plateformes. Meta et Google s’étaient rapidement opposés à une possible mise en place de cette loi.
Autres boycotts
À l’échelle municipale, la Ville de Laval a emboité le pas.
«La [Ville de Laval] suspend toutes ses publicités sur Facebook et Instagram, a écrit le maire Stéphane Boyer sur Twitter. Ce qui se passe dans le contexte du projet de loi C-18 est éminemment problématique et Laval est solidaire avec nos médias d’information.»
Les villes de Montréal et Québec ont également suivi les deux paliers de gouvernement.
«Nous avons décidé de suspendre toute publicité de la Ville de Montréal sur Facebook en solidarité avec les médias, a écrit la mairesse de Montréal Valérie Plante. Le refus de Meta de partager l’information journalistique est très préoccupant. L’accès à des informations vérifiées et de qualité est essentiel.»
«J’ai demandé à [la Ville de Québec] de suspendre toutes nouvelles publicités sur les plateformes de Meta, mentionne plutôt le maire de Québec Bruno Marchand. L’importance de nos médias n’est plus à démontrer pour une information de qualité. Nous devons les soutenir.»
Pour l’instant, Google n’est pas visé par les coupures prévues. Selon les autorités, une entente demeure possible entre les deux parties et le géant du web utilise une approche plus «responsable» que Meta.
Décision saluée
Notons que la Fédération de la culture et des communications a salué la décision de Québec et d’Ottawa de suspendre ses investissements publicitaires sur les plateformes Meta. Annick Charette, présidente de la FNCC, a même appelé tous les paliers de gouvernements à faire de même.
« On ne peut pas laisser Meta et Alphabet dicter les lois de ce qu’il est juste ou pas de faire au Canada, il en va de notre démocratie, peut-on lire par communiqué. Chaque ville, chaque province doit se joindre à l’effort dans ce bras de fer pour assurer un juste financement de nos médias et leur survie.»
La fédération appelle aussi les entreprises de presse et les autres acteurs de la société civile à faire de même. Plus tôt mercredi, Québecor et Cogeco avaient déjà annoncé leur volonté de cesser de faire de la publicité chez Meta.
[Article mis à jour le 5 juillet à 19h49]