À moins de huit mois du scrutin municipal, la ville-région est toujours en zone rouge.
En vigueur depuis l’automne dernier, cette alerte maximale interdit, entre autres, tout rassemblement à l’intérieur comme à l’extérieur des domiciles privés. En clair, aucun visiteur n’est autorisé, ce qui complique grandement la tâche des quelque 35 candidats déjà confirmés par leur parti respectif et impatients d’entamer leur porte-à-porte électoral.
«Une grande part d’incertitude demeure, reconnaît le maire suppléant Stéphane Boyer, qui a tout de même confiance que la campagne massive de vaccination puisse permettre à la campagne électorale de battre son plein le moment venu.
«S’il y a une chose que toutes les organisations ont dû apprendre dans la dernière année, c’est d’être agile. Que ce soit pour une campagne traditionnelle de porte-à-porte ou sans contact physique, dans les deux cas, on va être prêts», assure le conseiller du Mouvement lavallois et vice-président du comité exécutif tout en précisant que les réseaux sociaux seront grandement mis à contribution pour faire valoir les engagements du parti.
Enjeu majeur
Pour le chef de Parti Laval, Michel Trottier, l’enjeu majeur de la prochaine campagne sera de faire connaître les candidats et le programme du parti.
«Il va falloir être créatif, sortir du cadre habituel», dit celui qui a «bon espoir» que la santé publique allège les restrictions sanitaires pour permettre aux candidats d’aller à la rencontre des citoyens.
«J’entrevois très bien qu’on puisse cogner à une porte et observer les 2 mètres [de distanciation], mais il faut nous permettre l’accès. Actuellement, on n’a pas le droit.»
Par ailleurs, le chef de l’opposition ne cache pas son inquiétude au sujet du taux de participation. «Si on ne trouve des moyens pour favoriser le vote, ça va être catastrophique», craint-il, soulignant que Laval fut la pire des régions au Québec avec un taux de 36,3 % aux dernières élections.
Vote par correspondance
M. Trottier est évidemment en faveur du projet de loi 85 qui autoriserait le vote par correspondance, entre autres, aux électeurs vivant en CHSLD et résidences privées pour aînés.
Pour sa part, le conseiller municipal de Saint-Bruno représentant le parti Action Laval, David De Cotis, souhaiterait voir élargir ce vote par correspondance à l’ensemble des électeurs du Québec. Il en a d’ailleurs fait un avis de proposition à la dernière séance du conseil municipal qui, à son corps défendant, fut amendé pour circonscrire la recommandation à la population dite vulnérable.
«Le droit de voter est un droit fondamental», insiste le proposeur qui tenait mordicus à envoyer un message clair au ministère des Affaires municipales afin d’accroître la participation électorale le 7 novembre prochain.
Financement et visibilité
Un autre écueil à l’expression de la démocratie en 2021 risque d’être le financement de la prochaine campagne, signale M. De Cotis en évoquant l’interdiction de tenir des rassemblements partisans, une mesure qui depuis six mois prive les formations politiques d’activités visant à recueillir des fonds pour financer les dépenses électorales à venir.
Du côté du conseiller de Vimont et chef du parti Laval citoyens nouvellement formé, Michel Poissant envisage une campagne fortement axée sur «les médias sociaux et les supports multimédia» et promet d’être visible dans les médias traditionnels parlés et écrits qu’il entend d’ailleurs «utiliser de façon optimale».
Quant à ses activités de sollicitation, celles-ci «se dérouleront essentiellement par téléphone et courriel», alors que le jour où les rassemblements seront à nouveau autorisés, M. Poissant s’engage à «limiter le nombre de participants au minimum dans le respect des consignes sanitaires en vigueur à ce moment».