Mise à jour: 11 août, 20h17
Les recommandations que formule dans son rapport annuel la vérificatrice générale de Laval, Véronique Boily, sont de moins en moins suivies par les services municipaux.
De 91 % en 2018, le taux d’application a chuté à 54 % l’an passé.
Ce pourcentage de réalisation, le Bureau du vérificateur général (BVG) le mesure systématiquement la quatrième année suivant le dépôt de chacun de ses rapports.
54 %
Dans son rapport déposé au conseil municipal du 10 août, Mme Boily chiffre à 54 % le taux d’application de ses recommandations de 2016.
En clair, 30 des 65 recommandations émises il y a quatre ans n’avaient toujours pas été appliquées au 31 décembre 2020.
Il s’agit d’un recul de 26 % en comparaison avec le taux observé l’année précédente. De fait, à la fin de 2019, 73 % des recommandations contenues dans le rapport annuel de 2015 étaient en vigueur à la Ville.
«Un gros écart», convient Mme Boily, qui forcera son équipe à pousser «minimalement» pour une cinquième année son analyse du suivi des recommandations des audits de performance réalisés en 2016. Elle entend d’ailleurs tenir prochainement une rencontre avec le directeur général de la Ville, Jacques A. Ulysse.
Pandémie
«Les services concernés ont mentionné que la situation liée à la pandémie depuis plus d’un an a eu un impact négatif sur la réalisation de leurs plans d’action», peut-on lire à la page 164 de son rapport.
Le maire Marc Demers explique que la priorité, l’année dernière, était d’«assurer les services essentiels à la population avec des effectifs réduits» alors que la ville-région se trouvait au cœur de l’épicentre. «J’en prends la responsabilité, car c’est moi qui a établi les priorités», poursuit-il.
Baisse récurrente
Reste que cette tendance à la baisse était déjà observable l’année précédant la crise sanitaire.
Au 31 décembre 2019, le BVG avait enregistré un taux d’application de 73 % de ses recommandations de 2015 alors que 12 mois plus tôt, le pourcentage de réalisation des recommandations de 2014 était de l’ordre de 91 %.
Ce repli de 19 %, M. Demers le justifie par la réorganisation de la direction générale à la suite du départ de Serge Lamontagne en juillet 2018. Son successeur, l’actuel directeur général Jacques A. Ulysse, est entré en poste au mois de décembre suivant. «Il a reconstruit toute une nouvelle équipe administrative», rappelle le maire. En janvier 2019, M. Ulysse avait entrepris une refonte de la haute fonction publique municipale à la faveur d’une nouvelle structure organisationnelle.
Pas de registre centralisé
À pareille date l’an dernier, le conseiller d’Action Laval Paolo Galati avait proposé, en vain, un suivi centralisé pour l’ensemble des recommandations formulées par la vérificatrice générale. Un tel registre pourrait-il contribuer à renverser la vapeur et permettre d’applique un suivi plus rigoureux?
Pas selon le maire Demers pour qui les résultats des deux dernières années demeurent circonstanciels. À cet égard, il affirme que le directeur général a l’habitude de dresser «un état de situation sur le suivi des recommandations sur une base régulière», rappelant que cette pratique a été exceptionnellement délaissée en 2020.
Saluant le travail de la vérificatrice générale qu’il juge «essentiel pour améliorer la qualité de l’administration», Marc Demers affirme que les canaux de communication sont ouverts et bien établis entre les deux organisations. «Pour être efficace, il faut que la VG puisse avoir une bonne communication et elle m’a assurée qu’elle avait la collaboration pleine et entière de la Direction générale».
Procédure en place
Du côté administratif, on a «confiance d’augmenter le taux d’application des recommandations à un pourcentage beaucoup plus élevé dès cette année».
Comment? En déployant des «mesures concrètes et adaptées aux différents points soulevés dans le rapport», écrit la responsable des affaires publiques au Service des communications, Anne-Marie Braconnier.
«Vous pourrez constater que sous chaque élément soulevé, la Ville répond par des explications, des statuts, des plans d’action, des mesures correctives et/ou des échéanciers de réalisation. Ainsi, au moment même de la sortie du rapport, nous sommes déjà en action pour concrétiser les recommandations.»
Quant au suivi des mesures mises en place, Mme Braconnier met le tout en perspective. «Il faut être conscient que les audits de performance sont de plus en plus complexes et s’adressent à un nombre croissant de services et d’intervenants pour une seule recommandation (parfois jusqu’à 6 ou 7), précise-t-elle. Au final, les plans d’action sont plus complexes à bâtir et leur déploiement s’en trouve également complexifié par leur étendue et de leur profondeur.»
D’autres informations à venir.