Simon Després et Eliezer Sherbatov sont de retour à Laval après une année dans la Ligue continentale de hockey (KHL), en Russie, forts d’une nouvelle vision du hockey et de l’avenir.
«Je suis arrivé là-bas pour me mettre en valeur, montrer que j’ai le talent, a décrit Simon Després. À la fin, je comprenais que mon rôle était d’être une ancre, une fondation pour l’équipe.»
L’ancien défenseur des Ducks d’Anaheim croit avoir appris suffisamment pour faire son retour dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
«C’est certain qu’il y a un chandail que j’aimerais porter plus que les autres, avoue-t-il. Il y a quelque chose de spécial derrière les couleurs des Canadiens de Montréal.»
Si pour faire ses preuves, il doit jouer dans la Ligue américaine (LAH), le Lavallois est prêt. «Tout ce que je veux, c’est qu’on me laisse une chance, affirme le joueur qui aura 27 ans le 27 juillet. Ça ne coûte rien à personne de me faire essayer les sélections.»
Leçons
Sherbatov a reçu l’appel de Després en fin de saison 2016-2017. Une décision s’offrait à lui: poursuivre au Kazakhstan pour une cinquième saison ou suivre son ami en Russie. C’est l’uniforme du Slovan de Bratislava que les joueurs ont enfilé, retrouvant leur chimie d’antan, quand ils jouaient ensemble dans l’ouest de l’île Jésus.
«Je me souviens, étant jeunes, Simon allait à reculons derrière le but, me voyait exploser vers l’avant et me faisait la passe parfaite pour une échappée, détaille Sherbatov. Nous avons fait la même chose cette année contre le HK CSKA Moscou.»
Le meilleur conseil que l’ailier gauche de 26 ans a reçu est venu directement de Després, avec son expérience dans la LNH. «C’est une jungle, tout le monde veut ta place, lui a-t-il expliqué. Travaille fort, ton moment va arriver.» Suivant ces conseils, il est passé du quatrième au premier trio en fin de saison, avec une fiche de 1 but et 3 passes en 35 matchs.
Le grand défenseur a lui aussi appris de son passage chez les soviétiques. Le «beau hockey» de la KHL faisait changement de la LNH. «Dans la Ligue nationale, on veut des joueurs rapides, forts et on mise sur le physique, commente-t-il. En Russie, on apprend à ne jamais donner la rondelle pour rien, à créer des jeux en maximisant la possession. Je me souviens d’un moment en particulier: 12 passes avant le tir au but et chacun des cinq joueurs a touché la rondelle au moins une fois.»
Després a terminé la saison avec 4 buts et 7 passes en 44 matchs.
Amitié
Les deux joueurs habitent Sainte-Rose avec la famille d’origine israélienne. La communication est parfois difficile avec la grand-mère d’Eliezer, qui ne parle ni anglais ni français, mais l’appétit de Després est suffisant pour que la nourriture amplifie leur lien.
«Elle cuisine du bortsch, un potage slave à base de betteraves, indique Sherbatov. Il en mangeait quand il venait chez nous, dans le junior. Encore aujourd’hui, il en prend deux bols par jour.»
Motivés pour la prochaine saison, les amis utilisent les arts martiaux mixtes comme moyen privilégié de mise en forme. «C’est un bon entraînement parce qu’on est toujours en déséquilibre, en train de subir la force de l’autre, précise Sherbatov, qui pratique les AMM depuis l’âge de six ans. C’est dynamique et ça fatigue très vite.»
L’auto-défense est un bonus intéressant pour Després, qui a connu des saisons difficiles en raison de commotions cérébrales. «Un parallèle entre les AMM et le hockey, c’est que dans les deux cas, on doit anticiper le mouvement de son adversaire, ajoute-t-il. Les réflexes sont aiguisés et on peut éviter les situations dangereuses.»
Entraînés par Jarek Kulezsa, les athlètes espèrent faire leurs débuts dans l’organisation du Canadien de Montréal. Ils accepteraient sans hésiter une place au sein du Rocket de Laval.
«On vient d’ici, on s’est fait accueillir avec 25 $ dans les poches, se rappelle le plus jeune des deux joueurs. Ce n’est pas pour rien que nous avons installés notre gymnase à cet endroit. Pour les Sherbatov, Laval est spéciale.»