Le thérapeute du sport lavallois Jean-Paul Raphaël a vécu une expérience unique en se rendant aux Jeux parapanaméricains 2023 qui avaient lieu du 17 au 26 novembre à Santiago, au Chili.
«C’était vraiment différent, car je n’avais jamais travaillé au sein d’une équipe centrale, explique-t-il. Nous étions tous attitrés à des sports avec environ 10 athlètes par thérapeute.»
Le résident de Laval-des-Rapides était en charge des athlètes de paratir à l’arc et de parabadminton. Il s’agit de deux sports où la charge de travail touche davantage l’extrémité supérieure du corps.
«Ça implique beaucoup de travail des épaules, précise Jean-Paul Raphaël. En travaillant sur plusieurs sports, nous devenons polyvalents, donc nous connaissons bien les bases de l’anatomie et des pathologies qui existent. Nous sommes ainsi flexibles avec les gens en fonction de leur histoire.»
Avant cette compétition, le thérapeute du sport n’avait jamais travaillé avec des athlètes de sport de raquette en chaise roulante, mais cela ne l’a pas empêché à réaliser des «petits miracles».
«Un athlète de parabadminton avait une sorte de faux tunnel-carpien, décrit-il. La façon que son os était coincé dans son poignet et sa main ne ressemblait à rien de ce que j’avais déjà vu. Je l’identifiais, mais je ne trouvais pas la source.»
Une bonne nuit de sommeil lui a toutefois permis de trouver la cause de la blessure.
«J’ai identifié qu’il tenait sa raquette avec la main qu’il utilisait pour faire de la friction et bouger la chaise roulante. On utilise rarement le dos de la main pour pousser, mais c’est ce qui avait causé ce déplacement bizarre dans sa main. J’ai fait un taping de soutien et ça nous a permis de régler un problème qu’il avait depuis 2 à 3 ans.»
Parcours
Jean-Paul Raphaël n’en était pas à ses premières armes au Chili. Dans le passé, il a travaillé pour le Cirque du Soleil et l’Institut national du sport du Québec, ce qui lui a permis de voyager un peu partout dans le monde.
«J’ai pris une pause il y a cinq ans pour être plus près de la maison avec l’arrivée de mon premier enfant, explique-t-il. J’ai commencé à travailler avec le public dans une clinique multidisciplinaire de Villeray. Ça faisait partie du plan de reprendre les événements internationaux après quatre ou cinq ans.»
Celui qui pratique ce métier depuis 18 ans explique que son intérêt pour la thérapie sportive est né de sa propre expérience comme joueur de basketball.
«À l’époque, nous n’avions pas vraiment le soutien qu’il y a aujourd’hui, se remémore-t-il. J’ai eu des blessures au travers des années et je n’ai pas reçu les traitements que j’aurais dû avoir dans les moments-clés. J’étais aussi intéressé par le corps humain et un orienteur au cégep m’a remis un pamphlet en disant que c’était le métier pour moi. Il était dans le mille.»
Il souhaite désormais participer à des compétitions d’envergure de manière plus ponctuelle en choisissant celles qu’il souhaite ajouter à son calendrier. Sa démarche plus locale pourrait d’ailleurs lui permettre de lancer sa propre clinique près de la maison.
Objectifs
Malgré ce désir de rester près de sa petite famille, Jean-Paul Raphaël n’écarte pas son rêve de carrière de travailler aux Jeux olympiques. Grâce à sa participation aux Jeux parapanaméricains, il a été présélectionné pour les Jeux paralympiques de Paris en 2024.
«Le comité veut construire une équipe médicale avec une cohésion d’équipe, donc ils espèrent ramener tous ceux qui ont travaillé ensemble à l’automne, précise celui qui a grandi dans Sainte-Rose. Je suis le petit nouveau, donc je dois attendre de voir le nombre d’athlètes qualifiés et les besoins, mais je suis reconnaissant de cette présélection.»
Il ne cache pas que cette assignation serait également une belle opportunité de concilier famille et travail en organisant un petit séjour en France avec ses enfants et sa conjointe.