Amine Laabi, candidat finaliste de l’émission Les Chefs, termine en quatrième position malgré une saison où il a récolté 4 premières places sur 10 épisodes.
Le candidat de Chomedey s’est démarqué tout au long de la saison par son énergie et ses plats dont les juges se sont régalés. La finale a été plus difficile pour le chouchou du public qui a dû quitter la cuisine après avoir seulement servi ses deux entrées.
Sa défaite en finale ne l’a pas surpris. «Vers la fin, j’étais très épuisé», explique-t-il.
Les tournages sont rapprochés et font de longues journées pour les candidats. Amine avoue qu’il aurait pu être plus préparé encore. Lui qui ne s’attendait pas à se rendre aussi loin dans la compétition a tardé à concocter son menu pour la finale.
Il en retient une expérience très positive. En regardant l’émission, diffusée par Radio-Canada, «je l’ai vu d’un autre angle. Je n’ai pas abandonné, j’ai persévéré malgré tout», souligne-t-il.
Du Maroc à l’assiette
Tout au long de la saison, on a pu voir Amine se démarquer par ses repas originaux et goûteux. Malgré sa grande polyvalence et son aisance en cuisine, l’homme de 29 ans ne pratique le métier que depuis 3 ans et demi. «C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. La passion était là depuis très jeune».
Originaire du Maroc, Amine a grandi dans une famille monoparentale qui l’a poussé vers la cuisine. Il est arrivé au Québec à l’âge de 11 ans. Il se souvient encore de certains moments vécus plus jeune au Maroc, où il attendait son oncle de retour de la pêche. Ce contact étroit avec le produit lui est resté.
Au Maroc, «tout ce qu’on mange, on le voit avant», explique-t-il. «Ça nous ramène vers le côté humain et naturel». Pour lui, on traite mieux le produit quand on sait d’où il vient. Encore aujourd’hui, le poisson est l’ingrédient qu’il préfère le plus cuisiner.
Prendre sa place
Au cours de l’aventure, Amine a appris à se faire confiance. «Dans la vie on se remet tout le temps en question, explique-t-il, des fois on se sous-estime».
Le sous-chef au restaurant café Gentile Westmount a voulu se mesurer aux meilleurs aspirants chefs du Québec à un moment où il sentait sa carrière stagner.
Ses multiples victoires ont montré qu’il avait sa place dans les grandes cuisines. «Ils ne l’ont pas eu facile avec moi non plus», déclare-t-il en riant.
L’aventure lui a confirmé que son restaurant a bel et bien été formateur pour lui. «Ce que j’ai appris dans ce restaurant-là, c’est ça qui m’a mené loin dans la compétition». Les différents défis ne sont pas arrivés à trop le déstabiliser. «Le restaurant où je travaille, on dirait que chaque jour c’est Les Chefs.»
Briller en cuisine
Le défi moyen-oriental a épaté les juges qui lui ont décerné la première place. «J’avais zéro pression. J’étais en train de chanter dans la cuisine. J’étais vraiment dans mon élément.»
Le défi terre-mer lui a permis de confirmer son talent. C’est le défi qu’il a préféré entre tous. Le candidat était en retard par rapport aux autres et devait travailler des éléments importants pour les cuisiniers comme différents types de cuissons.
«Ça m’a vraiment confirmé que j’étais dans la bonne direction», raconte celui qui a obtenu la première place. «Cette victoire-là était énorme.»
Dans un défi de friture, il dit s’être inspiré des restaurants St-Hubert pour élaborer son menu. Ç’a été un moment de déclic pour lui. Il s’est dit: «je vais arrêter de chercher trop dans ma tête et de compliquer les choses et je vais cuisiner ce que j’aime manger».
Remise en question
Plusieurs candidats ont mentionné avoir beaucoup réfléchi en allant aux Chefs. C’est aussi le cas d’Amine. «Ça m’a beaucoup ouvert les yeux. Ce n’est pas un métier où on fait de l’argent.» Pour lui, c’est la passion qui le retient dans cet univers difficile.
L’émission lui a aussi permis de réfléchir au moyen d’être un cuisinier plus responsable en pensant au gaspillage et au réchauffement climatique. Pour lui, il faut avoir un réel but pour faire de la cuisine.
Un des objectifs d’Amine en s’inscrivant à l’émission était de mettre de l’avant le métier. «Ça brise beaucoup de monde ce métier-là», souligne-t-il.
Il voulait rendre hommage à ceux qui œuvrent en restauration, un domaine très touché par la pénurie de main-d’œuvre accentuée par les conditions difficiles dans les cuisines.
Dans l’avenir, Amine souhaite peut-être cuisiner devant les caméras. «Si un jour, je suis un chef […] je me suis promis que j’allais pas être un chef oublié et caché derrière une cuisine». Son compte Tiktok cumule déjà 94 000 abonnés.
Amine sait maintenant qu’il est capable de s’illustrer aux côtés des plus éminents chefs au Québec. L’émission a été une superbe expérience qu’il referait n’importe quand. «Impressionner les juges, c’est quand même immense. Je pense que je ne revivrai pas ça une autre fois dans ma vie.»