Habituée d’engranger les surplus d’année en année, la Ville de Laval a trouvé le moyen, malgré la crise sanitaire, de clôturer son dernier exercice financier avec un excédent sur les dépenses de 85,6 M$, un sommet.
En comparaison, l’administration Demers avait fermé les livres avec un surplus de 58,9 M$ en 2019.
Ce surplus record a été rendu public le 5 mai lors du dépôt des états financiers consolidés au conseil municipal. La moitié de cette somme colossale provient d’une aide spéciale versée à la municipalité par le gouvernement du Québec dans le cadre de la pandémie, plus précisément un montant de 42,3 M$.
Incidemment, cette contribution provinciale a été affectée en totalité au budget de fonctionnement pour l’année 2021. C’est ce qui a permis d’équilibrer le budget et de financer le gel de taxes (10,8 M$) et les mesures de relance économique post-COVID-19, mentionne le maire suppléant et responsable des finances publiques, Stéphane Boyer.
Vigueur du marché
Outre l’apport du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, l’excédent s’explique par un «marché immobilier extrêmement vigoureux», poursuit M. Boyer.
Il en donne pour preuve une hausse de 22,9 M$ en droits de mutation immobilière, aussi connus sous le nom de la taxe de bienvenue, et de 4,8 M$ en revenus de taxes et de compensations tenant lieu de taxes, résultats d’une croissance urbaine plus forte qu’anticipée.
À cela s’ajoutent les 10 M$ que la Ville a pu récupérer d’une réserve qui avait été constituée en 2014 dans la foulée de la poursuite engagée par le promoteur du projet Le Commodore, litige qui a fait l’objet d’un règlement hors cour à pareille date l’an dernier.
Cela dit, la pandémie a tout de même provoqué un impact financier qu’on évalue à 52,4 M$ pour 2020 et 2021, et ce, sans compter les contributions municipales additionnelles versées à la Société de transport de Laval (STL) à la fois pour compenser la perte de revenus et maintenir le niveau de service.
Réaffectation
Si la moitié des surplus engrangés en 2020 a permis de présenter un budget équilibré cette année, une somme de 24 M$ sera injectée dans des fonds et réserves de la municipalité, notamment ceux affectés aux caisses de retraite et à la résilience face à de potentiels sinistres, dont les inondations.
Quant aux 20 M$ restants, ils viennent gonfler d’autant les fonds disponibles pour couvrir les dépenses en immobilisations (14,9 M$) et les imprévus (5 M$).
«Les marges de manœuvre dégagées nous permettront de poursuivre nos efforts pour réaliser diverses opérations de relance, tant pour l’économie, l’environnement, la culture et la solidarité sociale. La consultation des acteurs du milieu que nous tenons actuellement est d’ailleurs une véritable pépinière d’idées», termine Stéphane Boyer.
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