Le maire de Laval et vice-président de la Communauté métropolitaine de Montréal a accueilli avec enthousiasme l’adoption de la toute première Politique métropolitaine d’habitation.
«Cette politique répond avec aplomb à une crise qui afflige nos familles depuis trop longtemps, a-t-il déclaré par voie de communiqué la semaine dernière. Je suis fier que nous le fassions avec autant d’ambition et que nous nous donnions des outils pour favoriser l’abordabilité de l’habitation avec plusieurs idées innovantes.»
Cela s’inscrit dans une suite logique du Sommet de l’habitation tenu à Laval au mois d’août dernier, a fait valoir le maire Boyer.
Par cette politique, l’instance suprarégionale vise à mobiliser et à coordonner les efforts des différents intervenants de l’habitation dans un contexte de transformations démographiques et de crise climatique qui amène son lot de défis.
Le nerf de la guerre
La Politique métropolitaine d’habitation se déploie autour de trois grandes orientations, à savoir pérenniser et accélérer le développement du parc de logements sociaux et communautaires, développer une offre résidentielle de qualité, abordable, suffisante et diversifiée et soutenir l’aménagement de milieux de vie de qualité et la densification réfléchie.
Pour assurer l’abordabilité du logement locatif dont le taux d’inoccupation est passé sous la barre du 1 %, le seuil d’équilibre étant fixé à 3 %, la CMM estime à 460 000 le nombre de nouveaux logements nécessaires dans le Grand Montréal d’ici 2030.
D’où le premier objectif d’obtenir des gouvernements supérieurs un financement pluriannuel suffisant, prévisible et tenant en compte l’évolution des coûts de réalisation, le nerf de la guerre.
Plus de souplesse quant à l’accès aux programmes provinciaux et fédéraux et un meilleur arrimage entre ceux-ci afin d’accélérer la construction et la rénovation de logements sociaux et abordables sont aussi des conditions jugées sine qua non.
Autres mesures
Dans la même foulée, la CMM renforcera ses actions auprès des gouvernements afin qu’ils adoptent des mesures et modifications d’ordre législatives permettant d’accroître les espaces disponibles et de favoriser le démarrage de nouveaux projets résidentiels.
La politique propose également une série d’actions, à commencer par l’intégration dans le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de cibles de logements sociaux et abordables déterminés en fonction des besoins et des particularités du milieu.
Quant aux Municipalités, elles seront appelées à optimiser leurs efforts pour développer du logement social, communautaire et abordable sur leur territoire à l’aide des leviers dont elles disposent, voire en adoptant de nouvelles pratiques et stratégies innovantes. À cet égard, la CMM s’engage à accompagner tout particulièrement les Villes de moyennes et de plus petites tailles.
État des lieux
«Actuellement, l’offre en logements sociaux et communautaires représente seulement 4,1 % de l’ensemble des logements sur le territoire de la CMM et environ 9 % du parc de logements locatifs», peut-on lire dans le document étayant la politique d’habitation.
Une part nettement insuffisante pour répondre aux besoins grandissants de la population du Grand Montréal. Selon le recensement de 2016, ils étaient quelque 200 000 ménages locataires à faible revenu à consacrer 30 % et plus de leur revenu au logement. Cela représentait plus d’un ménage locataire sur quatre (27 %) dans la région métropolitaine. À Laval, il y a six ans, on estimait déjà à 12 400 le nombre de familles à faible revenu aux prises avec un problème d’abordabilité.
En plus des nouveaux logements à construire, la CMM rappelle également l’importance d’investir massivement dans la réhabilitation et l’entretien de dizaines de milliers d’habitations à loyer modique, coopératives et OBNL d’habitation construits il y a plus de 30 ans, à défaut de quoi «le parc existant risque de continuer à se dégrader et à perdre des unités disponibles à cause de leur vétusté».