La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est dite soulagée à la suite de l’annonce du ministre du Travail Jean Boulet, le 14 janvier, à l’effet de hausser de 75 cents le salaire minimum au Québec.
Selon le plus grand regroupement de PME au pays, l’augmentation du salaire minimum à 14,25 $ de l’heure, en hausse de 5,56 %, représente une approche nettement plus pragmatique que la hausse à 18 $ de l’heure que réclamaient le mouvement syndical et communautaire québécois.
Cela dit, les PME auront tout de même besoin d’aide pour atténuer les impacts de cette hausse qui entrera en vigueur le 1er mai, estime la FCEI, rappelant que «la plupart d’entre elles ne se sont toujours pas remises de la pandémie et qu’elles continuent de vivre des restrictions».
Les petites et moyennes entreprises sont encore fragilisées et touchées de plein fouet par la COVID-19 et les mesures sanitaires qui l’accompagnent, poursuit la Fédération. Moins de la moitié (45 %) des PME a retrouvé ses revenus prépandémiques, alors que toutes doivent composer avec une importante pénurie de main-d’œuvre.
«Il est important de voir toutes les conséquences d’une hausse du salaire minimum sur nos PME. D’abord, elle entraîne un effet domino sur les autres salaires de l’entreprise, ensuite une pression supplémentaire sur les entrepreneurs. La vaste majorité des PME sont de petite taille et la hausse sera dure à encaisser. Ajoutez à ça leur fragilité financière due à la pandémie, il est certain qu’elles auront besoin d’aide pour assumer cette augmentation du salaire minimum. Le gouvernement doit accorder des mesures d’atténuation, comme des allègements fiscaux sur la masse salariale, pour compenser ces pressions sur les coûts dans les plus petites entreprises», a déclaré François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
Pas la solution miracle
Pour lutter contre la pauvreté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante privilégie une approche différente, basée sur des mesures plus optimales qui permettent d’augmenter le revenu global disponible des travailleurs à faible revenu, comme l’exemption de base, les primes au travail ou encore les crédits d’impôt ciblés.
«Augmenter le salaire minimum à 18 $ de l’heure ne supprimera pas la pauvreté, il n’y a rien de magique à cela. Les partisans d’une telle hausse ne regardent pas les tenants et aboutissants d’une décision comme celle-ci et encore moins les impacts que cela pourrait avoir sur nos PME et notre économie. Il faut privilégier une approche intelligente et cohérente qui puisse être bénéfique pour tout le monde, y compris pour nos PME», conclut François Vincent. (S.ST-A.)