Déposé au dernier conseil municipal, l’avis de motion imposant une redevance afin d’encourager la remise en culture des terres agricoles non exploitées a suscité différentes réactions.
Si l’administration municipale s’est attirée les foudres de Parti Laval, qui accuse le maire Stéphane Boyer de tenir un double discours, elle reçoit les éloges d’un administrateur de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) en l’agriculteur lavallois Normand Legault.
Hypocrisie et incohérence
La décision d’imposer dès 2025 une redevance aux propriétaires de terres agricoles en friche est «d’une hypocrisie et d’une incohérence totale», a réagi par communiqué le chef intérimaire de ce parti d’opposition et conseiller de Fabreville, Claude Larochelle.
«D’un côté, [l’administration Boyer] prétend vouloir remembrer et augmenter la superficie des terres cultivées; de l’autre, elle peine à mettre en place des mesures efficaces et innovantes et elle autorise la construction d’un complexe cinématographique industriel colossal sur 2,2 millions de pieds carrés de terres cultivables dans l’est de Laval.»
On se rappellera que M. Larochelle et sa collègue Louise Lortie, conseillère dans Marc-Aurèle-Fortin, sont les deux seuls élus au conseil municipal à s’être opposés au changement d’affectation du schéma d’aménagement en vue d’y accueillir le controversé projet Trudel Studios dans Saint-François.
Coup d’épée dans l’eau
Le Parti Laval est d’avis que cette taxe, qui rapporterait entre 700 000 et 1,1 million de dollars par année, ne produira pas les effets escomptés.
«Une autre taxe dont l’efficacité est douteuse, dénoncent ses conseillers en citant au passage les redevances sur les espaces minéralisés pour les commerces et industries du centre-ville et les appareils de chauffage au mazout. Elle permet un beau battage publicitaire et médiatique pour le maire, mais le principal résultat est, encore une fois, d’augmenter la charge fiscale des propriétaires».
Claude Larochelle affirme qu’«une taxe de 0,10 $ le mètre carré n’incitera personne à vendre son terrain d’une valeur de 4 $ ou 5 $ le mètre carré. Il faut des mesures fortes et concrètes pour faire bouger les choses.»
À cet égard, Louise Lortie propose plutôt de «mettre en place des incitatifs clairs et des subventions pour l’achat et la remise en culture» de ces terres en friche au cœur même de la zone agricole permanente.
Une bonne nouvelle
Tout autre son de cloche du côté de Normand Legault, un producteur issu d’une famille d’agriculteurs présente à Laval depuis six générations et qui a longtemps milité pour le remembrement des lots morcelés aux fins d’exploitation en zone verte.
«Quelle bonne décision!» s’est-il exclamé au téléphone lorsque joint par le Courrier Laval.
«Un de mes frères qui est au Lac St-Jean m’a dit: « Si tu rencontres le maire, félicite-le! »» a aussitôt enchaîné Normand Legault tout en souhaitant que ce geste puisse inspirer d’autres Municipalités au Québec.
Au moins 200 $ de plus en taxes
Celui qui, depuis 40 ans cette année, cultive une terre de 10 hectares en front de l’avenue des Perron dans Auteuil, aux limites de Saint-François, voit en l’imposition de cette redevance un incitatif certain pour les propriétaires non producteurs à vendre à la Ville leur lopin de terre.
Particulièrement les détenteurs de petits lots acquis dans les années 1970 en prévision d’un éventuel développement résidentiel qui n’est jamais venu et qui ne viendra jamais, ne manque pas de rappeler l’administration municipale.
Pour une parcelle de 5000 pieds carrés, par exemple, la redevance à payer s’élèvera à 232,25 $, ce qui doublera le compte de taxes annuelles qui s’établit actuellement à quelque 222 dollars, incluant la surtaxe de 200 $ pour le remembrement agricole que la Ville impose depuis plus de 30 ans sur les terrains vagues. «Ça commence à faire réfléchir», suggère M. Legault.
En zone agricole permanente, qui occupe 29 % du territoire lavallois, la Ville estime à environ 1800 le nombre de lots en friche pour une superficie de quelque 1110 hectares de terres pouvant potentiellement être remis en culture, soit l’équivalent de près de 1600 terrains de soccer.
Simple et gratuit
Meta (Facebook et Instagram) bloque vos nouvelles du Courrier Laval, tout comme Google continue de leur faire obstruction, en réponse à la loi C-18.
Pour avoir accès à vos nouvelles et rester ainsi connecté à la source, le Courrier Laval vous invite à télécharger son application. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel avec un ratio moindre de publicités. N’oubliez pas d’activer les notifications et de passer le mot à vos proches et contacts!
Apple : https://apple.co/3wsgmKE
Android : https://bit.ly/3uGPo1D
Infolettre : https://courrierlaval.com/infolettre/