Le 7 mars, le Secrétariat à la condition féminine (SCF), qui gère les budgets liés à l’égalité entre les sexes, a publié la liste des projets retenus, autant pour le volet «À égalité pour décider» (représentation des femmes au sein des instances décisionnelles) que pour le volet «Programme de soutien aux initiatives de partenariats» (projets locaux et régionaux en égalité).
Aucune somme n’a été attribuée aux organismes lavallois ayant proposé des projets pour le territoire de l’île Jésus.
«Alors que les besoins sont grandissants à Laval, que les Lavalloises vivent de plus en plus de problématiques multiples qui détériorent leurs conditions de vie, qu’il y a un consensus régional sur le manque criant de ressources non mixtes pour femmes, le gouvernement nous dit: meilleure chance l’année prochaine!» s’est indignée la présidente de la TCLCF, Julie Dagenais.
À l’exception des milliers de femmes de Laval et l’Abitibi, ce sont celles des 14 autres régions qui bénéficieront de soutien financier pour des projets et actions en faveur de l’égalité entre les sexes.
«Les Lavalloises en situation de vulnérabilité ne peuvent attendre. Ces iniquités entre les régions sont inacceptables!» d’ajouter la représentante de l’organisme par voie de communiqué.
Nouvelle réalité
Pendant des années, les sommes dédiées à l’égalité entre les femmes et les hommes ont été distribuées dans toutes les régions du Québec via des ententes spécifiques régionales par les Conférences régionales des élus (CRÉ).
C’est depuis l’abolition des CRÉ que, l’année dernière, le Secrétariat à la condition féminine a remplacé ces ententes par des appels de projets. Faisant fi des concertations existantes en matière d’égalité dans les régions, des groupes et partenaires mobilisés ainsi que projets en cours, le SCF s’arroge maintenant seul le pouvoir de décider ce qui sera financé dans les régions.
Les Lavalloises ont les mêmes besoins de soutien, de formation ou de réseautage que les citoyennes des autres régions du Québec à quelques mois des élections municipales de 2017, clame la TCLCF. Sans financement à ce sujet dans la région (pour une deuxième année consécutive), l’organisme ne peut répondre aux demandes.
«C’est le fruit d’un travail acharné pour l’augmentation de la représentation des femmes au sein des instances de pouvoir qui est balayé du revers de la main», indique-t-on par écrit. «Alors qu’une mobilisation régionale sans précédent s’est créée pour agir auprès des femmes en situation de vulnérabilité, créant de nouveaux dialogues et alliances, aucun budget n’est octroyé à Laval. C’est scandaleux!» fulmine pour sa part Marie-Eve Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF qui représente plus de 30 000 Lavalloises par le biais de ses groupes membres, et ce, depuis plus de 25 ans.