Les conducteurs les déneigeuses demandent à la population d’être prudente et patiente lors des activités de déneigement.
« Si on sort [sur les routes], c’est qu’il y a une raison », déclare Christian Séveno, chauffeur et opérateur de camions lourd pour le ministère des Transports du Québec (MTQ). Séveno et ses collègues sont chargés de déneiger les autoroutes, leurs voies de desserte et bretelles d’accès, du pont Médéric-Martin jusqu’au nord de Mirabel.
«On n’est pas là pour être dans le chemin, on est là pour aider [les automobilistes]», poursuit Christian Séveno.
Lorsque la MTQ envoie ses camions déneiger, c’est parce que la météo le demande. Les conditions routières sont alors plus difficiles, rappelle-t-il. Les déneigeurs sont là pour dégager les voies, mais aussi pour épandre du sel afin de faciliter la conduite.
Quand ils procèdent à l’épandage, ils ne peuvent pas rouler plus vite que 40 km/h.
Christian Séveno a un conseil: «Rester derrière, même si c’est plus long».
Le lieutenant Jonathan Beauvais, coordonnateur provincial aux communications à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), explique que les accidents surviennent souvent parce que les automobilistes ont du mal à ajuster leur conduite.
«Derrière la déneigeuse, c’est beau, ça roule bien, mais devant, les conditions ne sont pas aussi belles et il faut adapter sa conduite», prévient M. Beauvais.
« Si vous arrivez sur l’autoroute, laissez-nous passer, souligne de son côté Josianne Adam, déneigeuse pour la MTQ. Quand on déneige l’autoroute, on se met à plusieurs déneigeuses et on pousse la neige d’un seul côté. Ça se peut qu’il y ait un gros débris et les voitures peuvent entrer en collision avec l’objet.»
Il y a quelques années, Josianne Adam a eu la piqure pour le déneigement lorsqu’elle a dépanné la municipalité pour laquelle elle travaillait, le temps d’un déneigement. Elle a ensuite saisit la première occasion de travailler pour le ministère des Transports comme déneigeuse.
L’été, elle continue de travailles avec des véhicules lourds, mais pour réparer les routes.
Angles morts
Les gens pensent que parce qu’on est haut [les conducteurs de véhicules lourds], on voit bien. Mais on voit bien au loin », enchaîne le lieutenant Beauvais.
«On a beau bouger la tête pour essayer de regarder derrière, ça ne donne rien. Ce n’est pas comme une voiture» – Lieutenant Jonathan Beauvais, coordonnateur aux communications à la SAAQ
Les automobilistes doivent en avoir conscience lorsqu’ils roulent près d’une déneigeuse ou de n’importe quel autre véhicule lourd.
Dans le cas d’une déneigeuse, une aile attachée au camion vient complètement bloquer la fenêtre du côté passager.
Certes, les accidents avec les déneigeuses sont rares, mais ils sont trop souvent mortels.
« Si vous voyez le visage du conducteur, c’est qu’il peut aussi vous voir. Sinon, il ne vous voit pas », continue le lieutenant Beauvais.
Les déneigeurs ont besoin de l’aide des autres automobilistes. Ils sont constamment occupés à conduire, mais aussi à déneiger la voie. Leur attention étant fortement sollicitée, les automobilistes doivent faire leur part.
Piétons et cyclistes
Les camions lourds sont aussi armés d’une pelle et d’une aile pour dégager la neige. La neige et les mouvements de ces deux gros morceaux d’équipement bousculent constamment la cabine du conducteur.
C’est facile de comprendre que si un déneigeur happe un piéton ou cycliste, le choc de la collision ne sera pas ressenti.
Selon Jonathan Beauvais, la meilleure façon de marcher ou rouler autour d’une déneigeuse est de s’assurer d’avoir un contact visuel avec le conducteur.
Dans cette vidéo, le lieutenant Jonathan Beauvais, qui mesure au moins 6 pied, disparait complètement derrière le miroir de la déneigeuse.
S’habiller avec des couleurs claires ou porter des bandes réfléchissantes pourra également aider le chauffeur à identifier les autres usagers.
Le lieutenant et coordonnateur régional en prévention-sensibilisation pour la SAAQ, Guillaume Jean, et son équipe, sont pour leur part chargés de développer des activités de prévention ludique pour les petits piétons.
Il se déplace dans les écoles pour montrer aux enfants les angles morts des autobus, déneigeuses et camions lourds à l’aide de bonhommes Playmobil et camions jouets.
«On cible les écoles à risque. Celles où il y a des chantiers de construction autour», explique le lieutenant Guillaume Jean.
« On ne s’y attendait pas, mais comme c’est des jouets qu’ils [les enfants] ont à la maison, ils montrent à leurs parents ce qu’ils ont appris», se réjouit-il.
Pour les plus vieux, une active de réalité virtuelle est offerte pour les sensibiliser aux angles morts, mais aussi aux temps d’arrêt nécessaires. Pour freiner un véhicule lourd de 10 roues, le chauffeur a besoin de 35 mètres, et ce, si la machinerie est en bon ordre.
«Sinon, c’est plus et ça, c’est si le conducteur est très alerte», renchérit le lieutenant Jean.
Les chauffeurs du ministère des Transports du Québec et lieutenants de la SAAQ s’entendent sur la même chose: lors d’une opération de déneigement, il faut être patient et prudent.