La Société de transport de Laval (STL) a récemment annoncé le plus grand projet de son histoire, visant l’électrification complète de son parc d’autobus d’ici 2040.
Depuis quelques années déjà, le STL cherche à augmenter son nombre d’autobus électriques en circulation. Il ne sera pas facile d’assurer le virage électrique du transport en commun en ville, mais le comité travaillant sur le dossier s’y prépare depuis longtemps.
Alexandra Gallo, chargée de projet et ingénieure, mentionne qu’en 2018, la STL a débuté un projet pilote avec 10 autobus hybrides, permettant ainsi de mieux constater les besoins et changements nécessaires à l’avenir, si une électrification complète est souhaitée.
« [Ces véhicules] sont d’ailleurs présentement sur les routes à Laval, a-t-elle dit. Ils roulent depuis mai 2021 et ont été dispersés sur le réseau de façon aléatoire afin de laisser la majorité des usagers en profiter. On parle ici d’une expérience beaucoup plus silencieuse et écologique. Lorsque nous avons obtenu ces autobus, nous avons fait beaucoup de tests, entre autres, à cause des nouvelles technologies qu’ils apportent. »
Au total, le projet est évalué à près de 246 millions, incluant les études, plans et autres travaux préparatoires. De ce montant, le gouvernement du Canada en payera plus de 85 millions, alors que 18 millions proviennent de la Ville de Laval. Le gouvernement du Québec octroie pour sa part plus de 142 millions pour le projet.
Espace nécessaire
Au final, 145 nouvelles cases de stationnement seront construites pour ces autobus électriques.
De plus, une entrée électrique de 20 mégawatts sera ajoutée pour alimenter les autobus. Cette demande énergétique fera augmenter la superficie du site de la STL de 50%, puisque 25 000 m² seront ajoutés à côté du garage d’autobus actuel. L’espace qu’occupera le nouveau garage remplacera un stationnement.
Le directeur général de la STL, Guy Picard, indique que la coquille de la nouvelle entrée électrique sera construite en 2024.
«Nous aurons ainsi nos installations et pourrons stationner nos véhicules, de dire Guy Picard. Toutefois, c’est seulement à partir de 2025 que nous allons pouvoir gérer la charge électrique.»
Le maire Stéphane Boyer se dit heureux de voir un tel projet historique avancer de façon convaincante.
« Ça va donner des ailes à Laval, s’est-il exprimé. Nos espoirs de développer le transport en commun et d’électrifier nos déplacements reposent sur la capacité d’avoir des autobus électriques. Le début de la construction du garage électrique est prévu dans les prochains mois, et ça, c’est un peu le point de départ dont nous avions besoin pour nous lancer à fond dans le projet. Comme maire, je suis très fier et je crois que ça va aider à offrir un meilleur service aux citoyens. Une journée comme aujourd’hui nous permet de prendre notre envol. »
Pour sa part, le député de Sainte-Rose Christopher Skeete a rappelé que même si ce projet est de longue haleine, le premier ministre François Legault s’était engagé à faire ce virage.
« À Laval, on se distingue, a-t-il ajouté lors du point de presse. On est encore plus agressif. Laval est en grande croissance et la STL est très bien positionnée pour entamer de tels projets pilotes. »
Avec la réalisation de ce projet, les coûts d’entretien des autobus seraient également diminués de 15 à 20 %, indique-t-on sur le site de la STL.