(Mis à jour: 2 novembre, 7h34)
Les autorités municipales relancent le controversé projet de la Cité du cinéma que le promoteur Michel Trudel souhaite implanter dans l’est de Laval.
Hier, mercredi 1er novembre, le comité exécutif a accepté la demande du promoteur à l’effet de modifier le Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) du territoire pour remplacer l’affectation d’un lot de 2,2 millions de pieds carrés situé à l’angle sud-ouest de l’avenue Marcel-Villeneuve et de la rue de l’Harmonie.
Cette modification au schéma vise à conférer une vocation industrielle à l’ensemble du site. Dans l’ancien Règlement d’urbanisme, ce terrain était zoné 60 % résidentiel et 40 % industriel.
Consultation publique
Une consultation publique se tiendra au mois de décembre prochain (la date reste à confirmer) où sera dévoilée la nouvelle mouture du projet, indique le maire Stéphane Boyer en entrevue au Courrier Laval.
On se rappellera qu’à pareille date l’an dernier, le promoteur avait été contraint de retourner à la table à dessin afin de rendre ses plans et devis conformes à la nouvelle réglementation municipale dans la foulée de l’entrée en vigueur du Code d’urbanisme (CDU).
La soirée d’information à venir sera également l’occasion pour l’administration Boyer de rendre compte du changement d’affectation et du règlement de concordance visant à rendre la réglementation d’urbanisme conforme au schéma révisé. En clair, l’exercice y autorisera les usages «Commerce de gros», qui incluent l’exploitation de studios de production de films.
«Cette modification réglementaire offrira la possibilité au requérant de réaliser son projet en conformité avec le CDU», peut-on lire dans le sommaire décisionnel rédigé par le Service de l’urbanisme.
Précisons ici que les modifications au Schéma d‘aménagement tout comme les règlements de concordance ne sont pas assujettis au processus d’approbation référendaire.
Recommandations favorables
Stéphane Boyer informe que la seconde mouture du projet de la Cité du cinéma a fait l’objet d’une recommandation favorable unanime des membres du comité consultatif d’urbanisme (CCU) sous la présidence du conseiller municipal Yannick Langlois. L’an dernier, profondément divisé sur la question, ce même comité s’était abstenu de toute recommandation auprès du comité exécutif.
«La nouvelle version du projet a été grandement bonifiée», justifie le maire, soulignant au passage une recommandation favorable émanant également du Service de l’urbanisme. Un revirement majeur, considérant les nombreuses objections qui avait été soulevées dans un rapport dévastateur produit par ce même Service en juin 2022 dont le Courrier avait obtenu copie. Il avait alors été recommandé au CCU de refuser la demande de changement de zonage nécessaire à la réalisation du projet dans Duvernay-Est.
Entre autres améliorations, le maire fait valoir aujourd’hui une meilleure intégration architecturale du bâtiment, une aire de stationnement réduite de façon significative, des espaces végétalisés en forte hausse, le remplacement des clôtures opaques en façade par des talus végétaux et un projet de serre sur le toit. «Pour les détails, je préférerais laisser au promoteur le soin de les dévoiler», note le premier citoyen de Laval.
Processus référendaire hypothétique
Bien que le premier projet ait été soumis au processus d’approbation référendaire en 2022, il n’y a aucune certitude qu’il en aille de même pour sa version bonifiée. D’autant que les dérogations qui nécessitaient l’an dernier un changement de zonage semblent avoir été corrigées dans la nouvelle mouture.
«Si le projet respecte le zonage industriel de notre nouveau règlement d’urbanisme, ça va aller de l’avant de plein droit», précise le maire Boyer.
À l’inverse, dans l’éventualité où le projet ne serait pas conforme en tout point aux exigences prévues au CDU, une demande de changement de zonage appellerait la tenue d’une seconde consultation publique impliquant cette fois-ci un processus d’approbation référendaire comme ce fut le cas l’an dernier, poursuit Stéphane Boyer. En termes d’exigences urbanistiques, la nouvelle réglementation municipale est nettement «plus contraignante» que l’était le défunt Règlement L-2000 en ce qui a trait aux zones industrielles, termine le maire.
Fruit d’un travail de collaboration
Pour sa part, le promoteur Michel Trudel explique que son projet s’intègre bien au cadre réglementaire existant.
Celui auprès de qui on avait sollicité, hier, une entrevue nous a transmis cette déclaration écrite via une agence de relations publiques chargée de ses communications: «La nouvelle mouture du complexe cinématographique Trudel Studios est le fruit d’un travail de collaboration avec les différents services municipaux qui reconnaissent l’apport économique et les retombées de l’industrie cinématographique et des services de production pour la région.»
Parmi les principales modifications apportées au projet original alors estimé à quelque 200 M$, le principal intéressé cite la hauteur du bâtiment qui passe de 4 à 3 étages, la superficie de plancher qui est réduite du tiers et les espaces de stationnement qui sont coupés de moitié.
En matière environnementale, il ajoute que le projet intègre désormais un accès cyclable, un îlot de verdure, un projet d’agriculture urbaine en plus d’une cinquantaine de bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Enfin, M. Trudel soutient qu’une étude «démontre que les activités des studios» n’auraient «pas d’impact sur la circulation» du secteur, à savoir l’avenue Marcel-Villeneuve.
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