L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) et l’Observatoire québécois des inégalités (OQI) rendent publique aujourd’hui une étude socio-économique intitulée «Les aînés au Québec et la fiscalité».
Faisant le point sur la pauvreté des personnes aînées au Québec ainsi que sur des façons d’y remédier, les résultats de cette étude suggèrent que 49,2% des personnes de 60 ans et plus n’ont pas accès à un revenu viable, un indice développé par l’IRIS, qui leur permettrait de vivre dignement.
Face à un constat aussi frappant, à quelques jours de la mise à jour économique du gouvernement du Québec, l’AQDR considère qu’une révision des indicateurs utilisés dans la mise en œuvre des politiques publiques destinées aux aînés devienne un enjeu incontournable, surtout en contexte de crise inflationniste.
«En partenariat avec l’OQI, nous avons décidé de mener une étude ambitieuse sur la fiscalité des personnes aînées, sur les différents indicateurs de faible revenu ainsi que sur les solutions fiscales qui s’offrent à nous pour diminuer la vulnérabilité des aînés», explique Pierre Lynch, président de l’AQDR.
«Nous avons été choqués de constater à quel point certains indicateurs reconnus comme le seuil de faible revenu camouflent le fait que la moitié des aînés ne vivent pas avec un revenu viable et digne, poursuit M. Lynch. C’est une situation accablante sur laquelle nous devons nous pencher.»
Cependant, le rapport de recherche démontre que des solutions fiscales existent pour contribuer à sortir une grande partie de la population aînée de cette pauvreté invisible. Parmi celles-ci, le recours à la bonification de crédits d’impôt remboursables aurait l’avantage de permettre à un très grand nombre d’aînés d’atteindre un véritable revenu viable.
Selon Roberson Edouard, co-auteur du rapport, «le Crédit de soutien aux aînés, le Crédit d’impôt de solidarité et le Crédit d’impôt pour la TPS/TVH sont des outils efficaces pour améliorer le revenu des aînés. Quant au Crédit pour maintien à domicile, il existe des inégalités d’accès selon que les bénéficiaires vivent ou non en résidence privée pour aînés (RPA). Une bonification de cette mesure pourrait permettre à la très grande majorité des personnes aînées du Québec de vivre chez elles, le plus longtemps possible.»
Ces conclusions sont en phase avec les revendications de longue date de l’AQDR, qui réclame des efforts supplémentaires jusqu’à hauteur de 8000$ par année pour toutes les personnes aînées du Québec, soit une contribution de 4000$ par pallier gouvernemental.
«La dignité des aînés, c’est non seulement lutter contre la maltraitance, l’âgisme et l’isolement, mais c’est aussi de nous assurer qu’ils aient accès à un revenu décent pour vivre dignement», de conclure M. Lynch. «Nous rendons cette étude publique aujourd’hui afin que les décideurs en prennent acte et constatent que des solutions existent pour lutter contre la vulnérabilité des aînés.» (J.L-B\IJL)