Pour ouvrir sa saison 2019-2020, l’Orchestre symphonique de Laval (OSL) et maestro Alain Trudel proposent un concert de grands succès avec le célèbre Boléro, de Maurice Ravel, et la non moins célèbre Rhapsody in Blue, de George Gerhwin.
C’est au pianiste émérite Philippe Prud’homme que l’OSL a fait appel pour bien rendre l’esprit de cette œuvre pour ce programme intitulé Les années folles dans une soirée prometteuse en joie de vivre.
«Si je connais la Rhapsody in Blue depuis longtemps comme auditeur, je ne l’ai jamais jouée, confie le musicien et compositeur né à Saint-Jérôme en septembre 1991. C’est une réussite exceptionnelle, une fusion parfaite entre la musique classique et le jazz, un chef d’œuvre qu’on ne peut pas classer.»
En préparation du concert, Philippe Prud’homme a écouté de nombreuses versions de la pièce, particulièrement celles signées Leonard Bernstein, en plus de se familiariser avec son esthétique unique via la partition.
«Lui-même excellent pianiste, Gershwin s’est imposé comme un grand mélodiste en composant sans être associé à aucun style, lui qui a créé de la chanson populaire, de la comédie musicale et de l’opéra, souligne l’artiste. À l’image de Bernstein, il croit que la musique n’est qu’une seule et même chose.»
«C’est un concert de cœur où chaque compositeur met de l’avant de façon très personnelle le folklore de l’endroit où il est né.»
– Philippe Prud’homme, pianiste et compositeur
Ravel, Satie et Champagne
L’autre gros morceau de choix de ce concert d’ouverture demeure l’une des œuvres les plus mythiques du répertoire classique du XXe siècle, soit le Boléro, de Ravel.
«C’est tellement connu et, pourtant, le compositeur français parle lui aussi à sa façon de son époque en pigeant dans des influences exotiques, mentionne Philippe Prud’homme. C’est une ritournelle magistralement orchestrée. C’est un diamant au sens esthétique, d’un raffinement entier, livré dans une simplicité désarmante avec le génie d’avoir su écrire un thème direct et proche des gens.»
Le pianiste canadien se réjouit également que l’OSL fasse une place au répertoire québécois avec le Hercule et Omphale, de Claude Champagne. «Ce sera une belle occasion de redécouvrir cette musique qui réunit notre propre folklore à la tradition classique», note-t-il, traçant un parallèle semblable avec la tradition nordique de la Symphonie no. 7 en do majeur, op. 105, du Finlandais Sibelius.
Quant à La Belle Excentrique, d’Érik Satie, qu’il a déjà interprété en piano quatre mains, mais dont le public lavallois entendra la mouture symphonique, Philippe Prud’homme parle de sa folie et retenue aux accents de danse accentuée et provocante, pouvant même ressembler à une farce aux airs de cirque, «mais qui doit être jouée sérieusement pour en faire ressortir toutes les subtilités.»
L’Orchestre symphonique de Laval, dirigé par le chef Alain Trudel, présente le concert «Les années folles», le mercredi 2 octobre, à 19h30, à la salle André-Mathieu (475, boulevard de l’Avenir). Solide invité: Philippe Prud’homme. Information: 450 667-2040.