Le budget 2023 a été bien mal accueilli par les groupes d’opposition à l’hôtel-de-ville.
D’une part, Action Laval dénonce «un budget profondément idéologique et déconnecté de la réalité des citoyens lavallois» et, d’autre part, Parti Laval le qualifie de «budget sans couleur et sans vision».
Dans un communiqué publié dans l’heure suivant le dévoilement du 2e budget de l’administration Boyer, le 2 décembre, le conseiller municipal d’Action Laval dans Saint-Bruno, David De Cotis, affirme que «dans le contexte économique actuel, le maire n’a pas cherché de solutions pour soulager le fardeau fiscal des citoyens. Il poursuit dans la philosophie de son prédécesseur [Marc Demers], toujours plus de taxes».
L’ancien vice-président du comité exécutif déplore qu’«il n’y a toujours aucun nouvel investissement pour des infrastructures sportives ou culturelles dans les districts, ce que les citoyens demandent».
M. De Cotis va même jusqu’à dire que le maire Boyer n’a «aucun respect pour les payeurs de taxes», préférant «maintenir ses idéaux politique». Son chef Achille Cifelli, conseiller dans Val-des-Arbres, est d’avis qu’il est temps de «revenir à la base du bon fonctionnement d’une ville bien gérée en offrant des services de proximité à la hauteur des attentes de nos citoyens».
Boyer rectifie
Rappelant les hausses des taux d’intérêt et des hypothèques auxquelles sont confrontés les Lavallois, Action Laval reproche par ailleurs «des dépenses additionnelles de 8,8 % et l’embauche d’une soixantaine de nouveaux employés, soit une augmentation de 11 %».
Le maire Stéphane Boyer a tôt fait de réagir, soulignant qu’Action Laval confond les revenus avec les dépenses et que les effectifs municipaux en 2023 allaient plutôt croître de 1,3 %.
De fait, les 59 nouveaux postes s’ajouteront aux 4420 postes équivalent temps complet dans le giron de la Ville.
«La hausse des dépenses est de 4,3 %», rectifie également M. Boyer, qui précise que les revenus en hausse de 8,8 % tiennent en compte les fruits de la croissance urbaine projetée, la réaffectation de quelque 11 M$ puisés à même les surplus passés et des revenus de placement plus généreux que prévus.
Investissements insuffisants
Le chef par intérim de Parti Laval et conseiller de Fabreville, Claude Larochelle, n’avait rien de bon à dire non plus au sujet du nouveau budget.
Il revient sur les discussions pré-budgétaires tenues avec l’équipe du maire Boyer.
«Les demandes de Parti Laval étaient claires, déclare-t-il par voie de communiqué. Nous avons d’abord demandé de plus grands investissements pour l’entretien des routes. Dans son rapport 2021, la vérificatrice générale nous apprenait que 17 % de nos rues étaient en mauvais ou très mauvais état. Or, il y a seulement quelques millions prévus pour la conservation de chaussées en 2023».
Même déception au chapitre des nouvelles infrastructures sportives et culturelles que cette formation politique revendique depuis des années pour les secteurs jugés «les moins bien desservis».
«La ville de Laval est la plus démunie en termes d’arénas et de piscines intérieures publiques au Québec», se désole M. Larochelle selon qui Les Lavalloise sont contraints de se tourner vers le secteur privé ou de fréquenter les installations à Montréal, Terrebonne ou Saint-Eustache.
Sa collègue Louise Lortie, élue dans Marc-Aurèle-Fortin, aurait souhaité quant à elle «un effort de rationalisation» et «d’optimisation des ressources» au niveau des services municipaux, elle qui soutient «que la Ville continue de gonfler ses dépenses allégrement» à la faveur de la machine municipale plutôt qu’au profit des citoyens.