Seize mois après sa mise en chantier, l’échangeur Val-des-Brises surplombant l’autoroute 440 entre l’A-19 et la route 125 (boulevard Pie-IX) est en service depuis le 3 décembre.
«Ce lien, devenu essentiel entre le nord et le sud de l’île, apaisera la circulation de transit sur les rues du secteur Val-des-Brises en plus d’améliorer la mobilité des Lavallois, notamment en offrant un meilleur accès aux pôles d’emplois et commerciaux», a déclaré le maire Stéphane Boyer, rappelant les aménagements cyclables et piétonniers intégrés au projet.
De fait, aux quatre voies de circulation s’ajoutent dans chacune des directions un trottoir en béton de 1,5 m de large et une piste cyclable en enrobé bitumineux de 1,7 m.
Le viaduc relie le boulevard Robert-Bourassa, au nord de l’A-440, à la rue Gaumont, au sud, via le nouveau boulevard Michel-Ange.
Toujours pour favoriser la mobilité active, une piste multifonctionnelle de 2 m dans chaque direction a été aménagée sur la rue Gaumont donnant accès au Parc industriel Est, dans le secteur Saint-Vincent-de-Paul, alors que les trottoirs bordant le viaduc ont été prolongés sur le boulevard Robert-Bourassa aux approches de l’échangeur.
35,4 M$
Si le communiqué de la Municipalité chiffre à 25 M$ la construction de ce pont d’étagement, incluant le réaménagement des rues avoisinantes et bretelles d’accès des dessertes de l’autoroute 440 en direction est, l’ensemble du projet coûterait au bas mot 35,4 M$ à un bassin restreint de contribuables. Voilà le montant attaché au projet «Échangeur Val-des-Brises» en juin 2020 après que le conseil municipal eut bonifié de 1,7 M$ le budget prévu au programme triennal d’immobilisations (PTI) aux fins de cette infrastructure.
La note finale prendrait notamment en compte les frais d’acquisition de terrains et les honoraires professionnels liés aux études et plans et devis.
Taxe spéciale jusqu’en 2027 ?
«Les citoyens du secteur sont déjà taxés depuis une quinzaine d’années pour l’ensemble du projet, écrit la porte-parole de la Ville, Anne-Marie Braconnier, dans un courriel du 8 décembre. Ainsi, une réserve a été accumulée et un ajustement au coût réel sera réalisé à la clôture comptable du projet».
Bien qu’aujourd’hui elle ne soit pas en mesure de «déterminer la date de fin de la taxation aux résidents», il semble bien que les contribuables concernés en auraient pour encore cinq ans à payer cette infrastructure.
C’est du moins ce que Mme Braconnier précisait au Courrier Laval dans un échange de courriels en juin 2020. «Lorsque les travaux seront terminés (probablement en 2022 selon les prévisions), le coût total du projet sera établi et la différence (insuffisance) entre la réserve et le coût total du projet sera alors taxée au secteur via le règlement d’emprunt numéro L-12060 sur une durée de 5 ans», écrivait-elle, laissant entendre que cette nouvelle taxe serait perçue de 2023 à 2027.
Manque à gagner
Puisqu’il «reste encore des travaux de paysagement prévus au printemps prochain», la Ville préfère attendre avant de se prononcer sur le manque à gagner. «La fermeture comptable pour ces travaux ne pourra que se faire par la suite lorsque toutes les étapes auront été complétées», mentionne la porte-parole.
Ce que l’on sait, toutefois, c’est qu’au 31 décembre 2020, le solde de la réserve financière affectée au projet s’élevait autour de 22,6 M$, alors qu’un montant de 4,6 M$ y avait déjà été prélevé.
Rappelons que ces sommes proviennent d’une taxe sectorielle perçue sur tous les immeubles imposables dans un périmètre avoisinant le site de l’échangeur Val-des-Brises.
6 mois plus tôt que prévu
«ll est important de préciser que cet échangeur était demandé et attendu par les citoyens du secteur et vient d’être mis en service six mois plus tôt que prévu», termine Anne-Marie Braconnier.
Initialement prévus en 2015, les travaux se sont déroulés rondement une fois mis en chantier, l’échéancier de 22 mois prévoyant l’ouverture du viaduc à la fin du printemps 2022.
«Le nouvel échangeur Val-des-Brises [était] un projet très attendu par la communauté, a rappelé le député de Sainte-Rose, Christopher Skeete, le jour de l’inauguration. La qualité de vie des Lavalloises et des Lavallois, et le développement économique régional s’en verront ainsi grandement améliorés».