«Pour notre 10e anniversaire, nous voulions une marraine identifiée à Laval et un modèle positif de persévérance pour nos enfants.» C’est ainsi que la directrice générale du Centre de pédiatrie sociale Laval, Mylène Du Bois, a présenté le choix de la triple médaillée olympique en plongeon Meaghan Benfeito comme marraine de l’organisme.
La principale intéressée ne s’est aucunement fait tirer l’oreille. Au contraire, la résidente de Vimont a immédiatement acquiescé après quelques pourparlers en début d’été, avant son départ pour les Jeux olympiques de Tokyo.
L’offre tombait à point pour l’ex-athlète qui compte embrasser la carrière d’éducatrice en petite enfance, après avoir décroché son diplôme du Collège Vanier, à Montréal.
«Je suis très patiente dans la vie et j’aime les enfants, leur faire apprendre des choses, de raconter Meaghan Benfeito lors d’une visite organisée d’un des trois points de services du Centre de pédiatrie sociale Laval, avenue Dumouchel. J’aime voir que chaque succès les rendent heureux. Aussi, j’ai toujours aimé apprendre un nouveau plongeon, en sachant que ça ne réussit pas du premier coup!»
La Lavalloise rêve déjà d’ouvrir sa propre garderie avec ses deux jeunes sœurs jumelles de 26 ans qui sont également éducatrices.
Du côté du Centre de pédiatrie sociale Laval, la résilience démontrée par Meaghan Benfeito a charmé toute l’équipe. Les images de la plongeuse ramenant sa coéquipière au vestiaire sur ses épaules, Caeli McKay s’étant blessée à la cheville, ont marqué les esprits.
«À ce moment, nous avons réalisé la générosité de la femme et sportive qu’est Meaghan, de confier Mylène Du Bois. Elle a gagné l’admiration de l’équipe, sans oublier que plusieurs petits et petites fans ont suivi ses exploits ici.»
Campagne de financement
Au Centre de pédiatrie sociale Laval, qui ne compte pas moins de 30 000 interventions auprès de 700 enfants depuis une décennie, la jeune femme de 32 ans n’a pas perdu de temps à s’impliquer, signant une lettre d’encouragement afin de sensibiliser la population à l’importante mission de l’organisme.
À son ouverture en 2011, le Centre était porté par seulement une médecin, une éducatrice et une psychoéducatrice. Il compte maintenant une équipe multidisciplinaire de quatre médecins et onze professionnelles cliniques déployées sur trois points de service.
Depuis 10 ans, des enfants vulnérables lavallois bénéficient donc du support des intervenantes, médecins et bénévoles du Centre. En équipe avec les parents, le personnel crée un cercle de bienveillance autour de chaque enfant.
Afin de souligner cette étape importante de son histoire, l’organisme a lancé lance une campagne de financement, visant son rayonnement et la récolte de 100 000 $, une somme qui permettra de répondre à la demande grandissante pour ses services.
Mylène Du Bois estime, entre autres, que Laval besoin de beaucoup plus que seulement trois points de services sur l’ensemble du territoire, après les emplacements de la Place St-Martin, l’école Saint-Paul (92e Avenue, Chomedey) et du 200, boulevard Concorde Est, à Pont-Viau.
Me Jean Marius Mottet, président du Conseil d’administration depuis la première heure, se réjouit de l’évolution du Centre. «Quand on voit les enfants et les familles que nous aidons depuis toutes ces années, l’impact que l’équipe du Centre a sur ces gens-là, ça ne fait pas de doute, la recette est gagnante!».
Souvenirs de Tokyo
Durant son arrêt à la Place St-Martin, Meaghan Benfeito n’a pas manqué de revenir sur le dur début d’année et l’aventure olympique qui a suivi comme un baume au cœur.
Malgré l’incendie ayant ravagé son domicile en janvier, ainsi que le report des Olympiques prévus initialement à l’été 2020, la plongeuse a relevé la tête et recommencé à plonger après un court temps de découragement où les larmes et la colère n’ont pas manqué.
«Le plus facile aurait été d’abandonner, souligne l’athlète. Or de revenir au plongeon m’a fait du bien, car ça, je connais. Je n’ai pas obtenu les résultats que je voulais, mais le plus important, c’est d’aller jusqu’au bout, de faire le chemin.»
L’athlète a été impressionnée par les mesures anti-COVID-19 déployées sur les sites des Jeux. Elle s’est fait testée chaque matin des 20 jours qu’elle a séjourné au Japon.
À la cafétéria, des plexiglas séparait chaque athlète sur les tables, après «20 stations de Purell et l’obligation de porter des gants. Dans les estrades occupées par des sportifs en attente de leur épreuve, des bénévoles surveillaient, s’assurant que les mesures étaient respectées.
«Tout le monde était tellement content d’être aux Jeux que tous respectaient les règles sanitaires sans problème, se remémore la Lavalloise. Dehors, il fallait porter le masque, malgré la chaleur de 40, 45 degrés. Ça s’est super bien passé, même si ç’a été difficile de partir tôt. Nous avions de 24 à 48 heures maximum pour quitter après notre dernière compétition. Mais au moins: on a eu des Jeux!»
Retour aux études
L’olympienne anticipe désormais avec excitation et enthousiasme son retour sur les bancs d’école. «Si j’avais à changer quelque chose dans ma carrière, ce serait d’avoir continué mes études. Toutefois, je suis incapable de ne pas m’investir à 100%, et c’était impossible de le faire à la fois en plongeon et à l’école.»
Pour Meaghan Benfeito, ces études en éducation à la petite enfance concrétisent son nouveau rêve à accomplir. «J’aime ça gagner des médailles, mais d’accompagner des enfants dans la quête de leur propre rêve, que ce soit le sport ou de devenir médecin, ça me fait du bien.»